massinissa1982
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"Profitant de complicités internes, Ahmed Taieb El Ouazzani, alias El Nene, a réussi à s’évader de la prison centrale de Kénitra. Les recherches s’orientent aujourd’hui vers la piste espagnole.
Ahmed Taieb El Ouazzani n’a pas eu à se faire tatouer un plan sur le corps, à l’image du héros de la série Prison break, pour déserter ses geôles. Celui que l’on surnomme El Nene a eu recours à une technique bien plus classique pour s’échapper du plus grand centre pénitentiaire du Maroc : il lui a suffi d’un simple (mais généreux) bakchich, glissé à ses gardiens, pour franchir, le plus paisiblement du monde, le portail principal de la prison.
Condamné en 2005 à une peine de huit ans d’emprisonnement et à une amende de 100 000 DH pour complicité dans des actes criminels, l’homme est l’une des grosses prises de la célèbre affaire Mounir Erramach, feuilleton judiciaire de l’année 2004 où se mêlent trafic de drogue et trafics d’influence.
Grâce au pouvoir de son argent et de ses relations, El Nene a pu transformer sa détention en un séjour au Club Med. En connivence avec les gardiens, le baron de la drogue pouvait presque rentrer et sortir de prison à sa guise. On ne compte plus les soirées que le détenu aurait passées dans les boîtes de nuit ou dans les villas de Mehdia, la station balnéaire proche de Kénitra. Certaines de ses “permissions officieuses” se prolongeaient même durant plusieurs jours. Et c’est justement lors d’une de ces sorties “habituelles”, au cours de la première semaine de décembre, qu’El Nene a décidé de s’évanouir dans la nature. Son évasion a été camouflée jusqu’au vendredi 14 décembre, quand, alerté par l’appel anonyme d’un détenu, le ministère de la Justice constitue une commission pour se rendre à la prison centrale de Kénitra et constater que la cellule d’El Nene était déserte. “Pourtant, le nom d’El Ouazzani figurait bel et bien sur la liste de l’appel quotidien”, confie une source proche de ladite commission.
La piste espagnole
Une enquête est aussitôt diligentée par le ministère de la Justice, qui fait auditionner 14 responsables du centre pénitentiaire. Six d’entre eux sont toujours en état d’arrestation pour complément d’enquête.
Les témoignages donnent une idée assez précise du train de vie que menait El Nene en prison. Comme beaucoup de détenus “VIP” des pénitenciers marocains, le richissime baron de la drogue ne se refusait rien. À commencer par une cellule digne d’une suite de palace, avec écran Plasma, lecteur DVD et connexion Internet pour tuer le temps en journée. Et durant la soirée, c’était alcool, drogues et filles à gogo. Et quand ce détenu hors normes s’ennuyait, il pouvait s’offrir à loisir quelques escapades nocturnes en boîte de nuit… parfois en compagnie de ses propres geôliers ! La légende raconte qu’El Nene s’est même permis le luxe de modifier les plans de la prison, en annulant la construction de nouvelles cellules au profit de la réalisation d’un terrain de football faisant face à son pavillon.
Ces privilèges, El Nene en bénéficiait déjà à la prison de Oued Laou, où il était incarcéré dans un premier temps. C’est d’ailleurs suite à une émeute déclenchée par les détenus, en septembre 2005, pour protester contre les avantages dont jouissait le caïd du Nord, que ce dernier fut transféré à la prison centrale de Kénitra.
En réalité, l’évasion d’El Ouazzani est tout sauf une surprise, tant l’homme est réputé être un spécialiste en la matière. En octobre 2002, il était sorti en permission (cette fois-ci légale) de la prison de Victoria Kent de Madrid… pour ne plus jamais y revenir. C’est à cette époque que ce Sebtaoui, trentenaire, est venu s’installer au Maroc, pour reprendre ses activités illicites. Il serait d’ailleurs considéré par la police espagnole comme l’un des plus importants acteurs du trafic de drogue sur la Costa Del Sol.
Des antécédents qui auraient dissuadé le plus culotté des malfrats de fouler de nouveau le sol espagnol. Pas El Nene. Les enquêteurs lancés à ses trousses privilégient en effet la piste espagnole : le fugitif aurait fêté son évasion à Sebta et aurait même été vu dans les artères de Marbella. Abdelmajid Chadli, le directeur du bureau d’Interpol à Rabat, aurait d’ailleurs signé en début de semaine un avis de recherche international, au nom de Ahmed Taieb El Ouazzani, et enclenché une procédure pour coordonner les recherches avec la police espagnole. Cela suffira-t-il pour retrouver les traces d’El Nene ? "
Source : Telquel.
Ahmed Taieb El Ouazzani n’a pas eu à se faire tatouer un plan sur le corps, à l’image du héros de la série Prison break, pour déserter ses geôles. Celui que l’on surnomme El Nene a eu recours à une technique bien plus classique pour s’échapper du plus grand centre pénitentiaire du Maroc : il lui a suffi d’un simple (mais généreux) bakchich, glissé à ses gardiens, pour franchir, le plus paisiblement du monde, le portail principal de la prison.
Condamné en 2005 à une peine de huit ans d’emprisonnement et à une amende de 100 000 DH pour complicité dans des actes criminels, l’homme est l’une des grosses prises de la célèbre affaire Mounir Erramach, feuilleton judiciaire de l’année 2004 où se mêlent trafic de drogue et trafics d’influence.
Grâce au pouvoir de son argent et de ses relations, El Nene a pu transformer sa détention en un séjour au Club Med. En connivence avec les gardiens, le baron de la drogue pouvait presque rentrer et sortir de prison à sa guise. On ne compte plus les soirées que le détenu aurait passées dans les boîtes de nuit ou dans les villas de Mehdia, la station balnéaire proche de Kénitra. Certaines de ses “permissions officieuses” se prolongeaient même durant plusieurs jours. Et c’est justement lors d’une de ces sorties “habituelles”, au cours de la première semaine de décembre, qu’El Nene a décidé de s’évanouir dans la nature. Son évasion a été camouflée jusqu’au vendredi 14 décembre, quand, alerté par l’appel anonyme d’un détenu, le ministère de la Justice constitue une commission pour se rendre à la prison centrale de Kénitra et constater que la cellule d’El Nene était déserte. “Pourtant, le nom d’El Ouazzani figurait bel et bien sur la liste de l’appel quotidien”, confie une source proche de ladite commission.
La piste espagnole
Une enquête est aussitôt diligentée par le ministère de la Justice, qui fait auditionner 14 responsables du centre pénitentiaire. Six d’entre eux sont toujours en état d’arrestation pour complément d’enquête.
Les témoignages donnent une idée assez précise du train de vie que menait El Nene en prison. Comme beaucoup de détenus “VIP” des pénitenciers marocains, le richissime baron de la drogue ne se refusait rien. À commencer par une cellule digne d’une suite de palace, avec écran Plasma, lecteur DVD et connexion Internet pour tuer le temps en journée. Et durant la soirée, c’était alcool, drogues et filles à gogo. Et quand ce détenu hors normes s’ennuyait, il pouvait s’offrir à loisir quelques escapades nocturnes en boîte de nuit… parfois en compagnie de ses propres geôliers ! La légende raconte qu’El Nene s’est même permis le luxe de modifier les plans de la prison, en annulant la construction de nouvelles cellules au profit de la réalisation d’un terrain de football faisant face à son pavillon.
Ces privilèges, El Nene en bénéficiait déjà à la prison de Oued Laou, où il était incarcéré dans un premier temps. C’est d’ailleurs suite à une émeute déclenchée par les détenus, en septembre 2005, pour protester contre les avantages dont jouissait le caïd du Nord, que ce dernier fut transféré à la prison centrale de Kénitra.
En réalité, l’évasion d’El Ouazzani est tout sauf une surprise, tant l’homme est réputé être un spécialiste en la matière. En octobre 2002, il était sorti en permission (cette fois-ci légale) de la prison de Victoria Kent de Madrid… pour ne plus jamais y revenir. C’est à cette époque que ce Sebtaoui, trentenaire, est venu s’installer au Maroc, pour reprendre ses activités illicites. Il serait d’ailleurs considéré par la police espagnole comme l’un des plus importants acteurs du trafic de drogue sur la Costa Del Sol.
Des antécédents qui auraient dissuadé le plus culotté des malfrats de fouler de nouveau le sol espagnol. Pas El Nene. Les enquêteurs lancés à ses trousses privilégient en effet la piste espagnole : le fugitif aurait fêté son évasion à Sebta et aurait même été vu dans les artères de Marbella. Abdelmajid Chadli, le directeur du bureau d’Interpol à Rabat, aurait d’ailleurs signé en début de semaine un avis de recherche international, au nom de Ahmed Taieb El Ouazzani, et enclenché une procédure pour coordonner les recherches avec la police espagnole. Cela suffira-t-il pour retrouver les traces d’El Nene ? "
Source : Telquel.