Abderrahim Bargache a rendu l¹âme, mercredi dans la matinée suite à une longue maladie. A «Al Bayane» nous perdons un ami qui fut de nos combats, car il a grandi au même quartier que les Yata, Nadir et Fahd qu¹il retrouvera plus tard, à la fin des années 70 dans l¹espace médiatique marocain, en mutation accélérée.
C¹est à cette époque où la presse s¹est le plus professionnalisée, avec des lauréats des grands instituts français, de la Sorbonne, de Paris VIII et d¹ailleurs...
Journaliste Mc Luhanien
On assistait, en cette période, à la fin de l¹ère des autodidactes et à l¹arrivée de ces journalistes soucieux de la forme, du fond, de la déontologie et de l¹éthique et du la dimension cognitive des media, car beaucoup se son abreuvés dans l¹apport Mc Luhanien.
Abderrahim Bargache s¹est illustré à la MAP, certes, mais il ne faut pas oublier qu¹il n¹y était pas à l¹aise, surtout après de longues années de « labeur makhzénien » où il a fini par démissionner, tout autant d¹ailleurs que Boubker Mounkachi, Mustapha El Khaoudi qui étaient fatigués de la ligne éditoriale bureaucratique imposée au sport, à la culture et au politique.
Abderrahim Bargache était attiré par tous ces champs, il aimait le cinéma où il campera quelques rôles, plus tard, le sport et le tennis qu¹il a pratiqué jusqu¹à la fin à l¹USM et, surtout au RUC, le club des Universitaires qui perd l¹un des siens, qui en a confectionné la revue avec Temri et qui en a animé plusieurs soirées, à l¹occasion du Tournoi Omar Benomar où avait sévi un certain Tayeb Saddiki.
C¹est d¹ailleurs Tayeb Saddiki qui sera derrière le recrutement de Bargache pour « Walima », du temps de la « TVM bouge » et de Paccard.
Le choix est tombé sur Bargache, à la terrasse du Balima à Rabat, pour son physique d¹abord et, aussi, pour sa grande culture culinaire, car il s¹est spécialisé dans la couverture de tous les évènements gastronomiques et agissait à ce propos à titre personnel, sans que la MAP ne se soucie jamais de cette « rubrique » qu¹il a fait sienne.
A ce propos, il fut l¹initiateur de la littérature gastronomique et si, aujourd¹hui, des spécialistes se penchent sur la cuisine marocaine, juive, berbère, maghrébine ou arabo-islamique, à travers l¹héritage andalous et les ancêtres (Bragache se revendiquait constamment d¹Al Andalouss et de ses racines fassies !), ils le doivent pour une grande part à l¹un de ses vétérans, qui en a arrêté l¹abc moderne et qui n¹est autre que Abderrahim Bargache.
L¹homme qui murmurait
à l¹oreille du «Chabel»
Homme de grand savoir, Abderrahim Bargache a fait un travail de fond en matière d¹étymologie et de traduction des mots, les épices, les ustensiles, les légumes, les fruits, les plantes et autres spécialités marocaines, objet de prédilection des ethnographes de la colonisation dans les années 20.
C¹était un régal de le voir à l¹¦uvre, quand, par exemple, il est allé réhabiliter le « Chabel » (Alose) sur l¹Oued Oum Rabii et sa «Cité» Azemmour, où ce poisson pèlerin fut massacré par la montée des sables qui en ont obstrué l¹embouchure sur l¹Atlantique et en ont empêché la reproduction.
Tout ce travail d¹investigation, en documentation bibliographique et autres recherches sur les archives, ont conduit Bargache à la ruine et on ne rappellera jamais assez qu¹il avait des difficultés de fin de mois, avant son hospitalisation.
Parti de la MAP, il quittait la fonction publique sans le sou (il n¹y a avait pas de DVD à l¹époque !) et prenait un gros risque en s¹engageant dans la production télévisuelle, avec « Walima » et « Mayida » pour en repartir pauvre mais hyper-médiatisé.
Son faciès à la Orson Wells, dont il adorait l¹¦uvre et dont il a suivi les traces à Mogador et à la Cité Portugaise d¹El Jadida, en mettant la pellicule à la sauce de ses « Tajines », lui ont attiré la sympathie de quelques cinéastes qui l¹ont recruté pour de la figuration ou des rôles secondaires.
Mais il a tenu et percé en approchant les meilleurs, ceux du cinéma expérimental, qui ne nourrit pas son homme, ou ces films fictifs en mal de fiction, des « navets » (ah ! la gastronomie !) où il fut mal à l¹aise, sans le proclamer officiellement car Abderrahim Bargache savait souffrir en silence et jamais il n¹a manifesté de misérabilisme, pour qu¹on s¹apitoie sur son sort.
Il est resté digne et a toujours fait preuve de professionnalisme, en journalisme, en sport, avec la couverture des Jeux Méditerranéens de Casablanca, le Tournoi Omar Benomar du RUC, le cinéma, le théâtre et bien sûr, jusqu¹au bout la cuisine dont il fait une spécialité interne, tenant à son logo.
Abderrahim Bargache avait connu et pratiqué tous les hommes qui ont marqué le Maroc, les politiques, les artistes, les sportifs et il en avait en horreur la bureaucratie.
C¹est donc un homme libre qui nous quitte et on le regrettera longtemps, car il était, aussi, un homme d¹humour et d¹esprit et allait à la chasse des « Nouktas », comme il le faisait pour les champignons dans la forêt, en en sélectionnant les meilleures et en n¹hésitant pas à se rire de tout, y compris de lui-même, dans un style surréaliste.
A son épouse, à ses enfants, à ses nombreux amis, à Derb Lihoudi et au RUC, nous présentons nos condoléances les plus attristées.
Adieu l¹ami !
Belaïd Bouimid;al bayane
C¹est à cette époque où la presse s¹est le plus professionnalisée, avec des lauréats des grands instituts français, de la Sorbonne, de Paris VIII et d¹ailleurs...
Journaliste Mc Luhanien
On assistait, en cette période, à la fin de l¹ère des autodidactes et à l¹arrivée de ces journalistes soucieux de la forme, du fond, de la déontologie et de l¹éthique et du la dimension cognitive des media, car beaucoup se son abreuvés dans l¹apport Mc Luhanien.
Abderrahim Bargache s¹est illustré à la MAP, certes, mais il ne faut pas oublier qu¹il n¹y était pas à l¹aise, surtout après de longues années de « labeur makhzénien » où il a fini par démissionner, tout autant d¹ailleurs que Boubker Mounkachi, Mustapha El Khaoudi qui étaient fatigués de la ligne éditoriale bureaucratique imposée au sport, à la culture et au politique.
Abderrahim Bargache était attiré par tous ces champs, il aimait le cinéma où il campera quelques rôles, plus tard, le sport et le tennis qu¹il a pratiqué jusqu¹à la fin à l¹USM et, surtout au RUC, le club des Universitaires qui perd l¹un des siens, qui en a confectionné la revue avec Temri et qui en a animé plusieurs soirées, à l¹occasion du Tournoi Omar Benomar où avait sévi un certain Tayeb Saddiki.
C¹est d¹ailleurs Tayeb Saddiki qui sera derrière le recrutement de Bargache pour « Walima », du temps de la « TVM bouge » et de Paccard.
Le choix est tombé sur Bargache, à la terrasse du Balima à Rabat, pour son physique d¹abord et, aussi, pour sa grande culture culinaire, car il s¹est spécialisé dans la couverture de tous les évènements gastronomiques et agissait à ce propos à titre personnel, sans que la MAP ne se soucie jamais de cette « rubrique » qu¹il a fait sienne.
A ce propos, il fut l¹initiateur de la littérature gastronomique et si, aujourd¹hui, des spécialistes se penchent sur la cuisine marocaine, juive, berbère, maghrébine ou arabo-islamique, à travers l¹héritage andalous et les ancêtres (Bragache se revendiquait constamment d¹Al Andalouss et de ses racines fassies !), ils le doivent pour une grande part à l¹un de ses vétérans, qui en a arrêté l¹abc moderne et qui n¹est autre que Abderrahim Bargache.
L¹homme qui murmurait
à l¹oreille du «Chabel»
Homme de grand savoir, Abderrahim Bargache a fait un travail de fond en matière d¹étymologie et de traduction des mots, les épices, les ustensiles, les légumes, les fruits, les plantes et autres spécialités marocaines, objet de prédilection des ethnographes de la colonisation dans les années 20.
C¹était un régal de le voir à l¹¦uvre, quand, par exemple, il est allé réhabiliter le « Chabel » (Alose) sur l¹Oued Oum Rabii et sa «Cité» Azemmour, où ce poisson pèlerin fut massacré par la montée des sables qui en ont obstrué l¹embouchure sur l¹Atlantique et en ont empêché la reproduction.
Tout ce travail d¹investigation, en documentation bibliographique et autres recherches sur les archives, ont conduit Bargache à la ruine et on ne rappellera jamais assez qu¹il avait des difficultés de fin de mois, avant son hospitalisation.
Parti de la MAP, il quittait la fonction publique sans le sou (il n¹y a avait pas de DVD à l¹époque !) et prenait un gros risque en s¹engageant dans la production télévisuelle, avec « Walima » et « Mayida » pour en repartir pauvre mais hyper-médiatisé.
Son faciès à la Orson Wells, dont il adorait l¹¦uvre et dont il a suivi les traces à Mogador et à la Cité Portugaise d¹El Jadida, en mettant la pellicule à la sauce de ses « Tajines », lui ont attiré la sympathie de quelques cinéastes qui l¹ont recruté pour de la figuration ou des rôles secondaires.
Mais il a tenu et percé en approchant les meilleurs, ceux du cinéma expérimental, qui ne nourrit pas son homme, ou ces films fictifs en mal de fiction, des « navets » (ah ! la gastronomie !) où il fut mal à l¹aise, sans le proclamer officiellement car Abderrahim Bargache savait souffrir en silence et jamais il n¹a manifesté de misérabilisme, pour qu¹on s¹apitoie sur son sort.
Il est resté digne et a toujours fait preuve de professionnalisme, en journalisme, en sport, avec la couverture des Jeux Méditerranéens de Casablanca, le Tournoi Omar Benomar du RUC, le cinéma, le théâtre et bien sûr, jusqu¹au bout la cuisine dont il fait une spécialité interne, tenant à son logo.
Abderrahim Bargache avait connu et pratiqué tous les hommes qui ont marqué le Maroc, les politiques, les artistes, les sportifs et il en avait en horreur la bureaucratie.
C¹est donc un homme libre qui nous quitte et on le regrettera longtemps, car il était, aussi, un homme d¹humour et d¹esprit et allait à la chasse des « Nouktas », comme il le faisait pour les champignons dans la forêt, en en sélectionnant les meilleures et en n¹hésitant pas à se rire de tout, y compris de lui-même, dans un style surréaliste.
A son épouse, à ses enfants, à ses nombreux amis, à Derb Lihoudi et au RUC, nous présentons nos condoléances les plus attristées.
Adieu l¹ami !
Belaïd Bouimid;al bayane
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