TALALIT IGHUDAN I ILLIS N TMAZIRT
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Posté par illisntmazirt le 14/12/2003 23:16:42 (11 lecture(s))
PETIT COMPTE-RENDU DE LA CONFERENCE DU 17/11/2003
Paris 8, conférence organisée par L'ALLIANCE DES ETUDIANTS AMAZIGHS EN
France
Sujet : IMAZIGHNS AU MAROC ET L'ISLAMISME POLITIQUE
Intervenant : Mr le professeur Rachid RAHA, grand
intellectuel et militant amazigh au Maroc, Ex-président du Congrès Mondial Amazigh
(CMA), président de la Fondation Montgomery Hart des Etudes Amazighs, fondateur du
journal Le Monde Amazigh au Maroc...
Les attentats du 16 ami à Casablanca se sont révélés être un choc, non seulement pour les Marocains, mais aussi pour l’ensemble de la communauté internationale. Les islamiste qui n’étaient jusqu’alors qu’une force politique sont passés à une autre forme de lutte, non justifiable dans un pays connu pour être pacifique et modéré. Lors des dernières élections législatives, les partis extrémistes l’ont emporté dans trois grandes villes : Casablanca, Meknès et Tanger !
Rachid RAHA pense que l’immigration est l’un des facteurs de la réislamisation du Maroc et en donne pour preuve le nombre toujours croissant de mosquées dans les villages, mosquées dont la construction est financée par les « safarianes ». En effet, pour les immigrés, timzguida est le premier lieu de rencontre et de retrouvailles avec le reste des Maghrébins. Ceci est surtout vrai pour les Imazighen du Maroc alors que les Kabyles ont une préférence pour les cafés…
En Algérie,on a assisté à la réussite de l’islamisme politique et Rachid RAHA estime que la situation est en partie liée à l’exode rurale : les villageois se retrouvent dans des centres urbains où ils perdent toute relation avec leur terre, les croyances païennes, l’identité avec laquelle ils étaient à l’aise. Ils se rejoignent donc dans les lieux de culte religieux, ce qui entraîne la réislamisation de ces villes.
Au Maroc, l’exode rurale est due notamment à la centralisation des secteurs économiques à Casablanca par exemple. Lorsque les zones rurales souffrent de sécheresse, les habitants souvent berbères migrent vers les grandes villes ce qui conduit à la naissance de bidonvilles, terrains fertiles pour véhiculer les thèses islamistes. Il faut également souligner la marginalisation des territoires périphériques : Rachi RAHA nous donne l’exemple de la Société Sidi Ali à Oulmès dans le Moyen Atlas qui a son siège sociale à Casa, privant ainsi ces contrées de bénéficier de la TVA qui pourrait aider à leur développement !!!!
Voici la conclusion du conférencier à la suite de cet exposé :
L’islamisme politique n’apporte pas de solution économique ! Il n’y a qu’à regarder l’Algérie avec toutes ses richesses pétrolières…..
L’intervenant avance une idée personnelle : il faut, pense-t-il, créer des autonomies régionales à l’image de l’Espagne, où dans certaines régions, les immigrés après la chute de Franco ont investi pour améliorer l’avenir en se basant notamment sur le tourisme et l’agriculture. Le développement politique régional serait, d’après lui, la solution pour mettre fin à l’exode rurale.
A la suite de cet exposé, des questions ont été posées. En voici quelques unes :
1°) « Y a-t-il des partis politiques qui soutiennent cette idée d’autonomie régionale ? »
« Malheureusement non ! Un journaliste m’a même insulté ! Je pense néanmoins qu’un débat NATIONALE est nécessaire pour en discuter. »
2°) « Comment comptez-vous faire cette autonomie régionale ? »
« Il faudrait un système fédéral de type allemand par exemple. Je répète la nécessité d’un débat national au cours duquel on analysera les expériences étrangères déjà menées dans ce sens. L’Andalousie a été la région la plus réfractaire à l’instauration de l’autonomie en Espagne… Aujourd’hui, c’est la première à la soutenir !! Il faut donner à la population la possibilité de connaître les potentialités d’action sur ses territoires et de ce fait, elle s’y impliquera. »
3°) La création de l’IRCAM montre-t-elle que l’Etat a une véritable volonté de développer l’Amazigheté ou veut-il plutôt absorber le mouvement amazigh ? »
« L’IRCAM est une belle initiative ! Le problème, c’est que les Imazighen sont emprisonnés dans cette seule revendication. Je pense qu’il est nécessaire de donner deux ou trois ans pour voir l’avancée des choses…
D’autres questions on été posées mais je ne les ai pas toutes relevées. Rachid RAHA a également donné quelques explications concernant le tifinagh : selon lui, cette écriture a une charge émotionnelle telle que les enfants apprennent à écrire leur prénom en quelques minutes, alors qu’il leur faudrait des jours pour faire de même avec les caractères latins !!!
