M. Boukous, qui était l'invité de l'émission "Liqae Maftouh", diffusée mercredi soir par la première chaîne de télévision nationale (RTM), a indiqué que près de 24.000 élèves ont bénéficié de cette opération, ajoutant que depuis juillet 2003 l'IRCAM a formé et encadré plusieurs enseignants et inspecteurs dans le domaine de la langue amazighe, en coordination avec le ministère de l'Education nationale.
L'IRCAM a également organisé, fin juillet dernier, des sessions de formation au profit de 200 inspecteurs de Nador, de Meknès et d'Agadir, a-t-il dit.
Il a poursuivi que la prochaine rentrée scolaire sera marquée par l'organisation de plusieurs sessions de formation en faveur d'enseignants de la langue amazighe, dans le but de contribuer à corriger les dysfonctionnements dus notamment au fait que la distribution des manuels scolaires aux différentes académies régionales de l'éducation et de la formation ne s'est pas faite de manière normale.
L'activation de la commission mixte entre le ministère de l'Education nationale et l'IRCAM aidera à pallier à ces dysfonctionnements, a noté M. Boukous, soulignant que cette commission avait entrepris plusieurs démarches pour faciliter la mise en oeuvre du plan d'intégration de la langue amazighe dans les écoles.
L'IRCAM a élaboré un manuel scolaire intitulé Awalinou ainsi qu'un manuel d'apprentissage de la lecture et de l'écriture Tifawin a Tamazight, qui a été distribué dans plusieurs établissements scolaires, outre l'élaboration prochaine d'un guide et des manuels pédagogiques.
S'agissant de l'avenir de l'enseignement de la langue amazighe dans les cycles supérieurs, M. Boukous a indiqué que l'Institut aspire à la généralisation de l'enseignement de cette langue dans les cycles primaire, secondaire et supérieur, ajoutant que l'IRCAM a fait part aux présidents des universités de sa disposition à oeuvrer de concert avec les universitaires et les chercheurs pour la création de "chaires", de "branches" et de "filières" de la langue amazighe.
Evoquant les perspectives ouvertes par le "Tifinaghe" pour la langue et la culture amazighes, M. Boukous a souligné que l'IRCAM a adopté cet alphabet en tant que caractère officiel pour la transcription et l'enseignement de la langue amazighe, ajoutant que cette décision revêt une grande importance car elle confère une dimension historique et symbolique à cette langue.
Dès son introduction dans les systèmes informatiques, a-t-il poursuivi, cet alphabet sera utilisé dans la programmation et le traitement de textes, ouvrant la voie à sa diffusion via Internet et les autres techniques de communication modernes.
Définissant les chantiers sur lesquels travaille l'IRCAM pour l'insertion de la langue et de la culture amazighes dans le système éducatif national, M. Boukous a cité la qualification de la langue au niveau de l'écriture, de la conjugaison, de la grammaire, du lexique et de la syntaxe.
Il a également mentionné le chantier des expressions idiomatiques culturelles, littéraires et artistiques, celui de l'ouverture sur la société marocaine et les institutions nationales, notant que le chantier de l'information et de la communication figure en tête des priorités de l'Institut.
Il a, par ailleurs, indiqué que l'IRCAM prône l'ouverture sur le mouvement culturel et le tissu associatif amazighes, ainsi que sur les universités et les autres établissements oeuvrant dans le domaine culturel.