Ce 18 février, Imazighen de Tizi-n-Imnayen vont s’éclater. Cette journée, vue comme une journée de liberté d’expression, est une occasion pour que les citoyens puissent exprimer ce qui leur tient à cœur. Une véritable fête où l’ingéniosité de chacun est mise à l’épreuve. L’ingéniosité dans l’art de fabriquer son propre déguisement pour ne pas être reconnu, mais aussi l’ingéniosité dans le verbe notamment dans les échanges entre hommes et femmes. Il faut souligner que la manifestation est mixte et hommes et femmes échangent sur différents sujets notamment Tayri : souvent les uns sous le masque ; les hommes, et les autres à visage découvert ; les femmes. Mais cet évènement est une occasion rarissime qui se présente pour l’organisation d’une véritable manifestation publique où sont scandés des slogans et revendications berbéristes.
Kra Isallen - Tizi n Imnayen, le 15 février 2005.
Le carnaval "Bu wkeffus", connu également sous le nom "Uday n Teεcurt" (le juif de Taachourt), sera célébré la nuit du vendredi 18 février 2005 à Tizi-n-Imnayen (Goulmima) dans le Sud-est de Tamazgha occidentale. Des milliers de personnes (femmes, hommes, jeunes et enfants) occuperont, comme chaque année, "Inurir", la grande place de l’Ighrem n Igoulmimen et les ruelles avoisinantes pour revendiquer et exercer un seul droit : celui de s’exprimer librement.
Leurs armes : des banderoles résumant les revendications, des portraits de héros et de chanteurs (Zayd U Hmad, Matoub, Massinissa Guermah, Yugerten, Ait Menguellet ...), sans oublier bien sûr le drapeau amazigh de plus en plus présent à cette occasion. Etant une sorte de carnaval, beaucoup d’hommes, de jeunes garçons et d’enfants porteront leurs masques que la plupart auront fabriqué eux-mêmes.
La grande place n’arrive plus, au cours des années, à accueillir le nombre croissant des jeunes venus de différentes villes du pays, parfois même d’Europe, pour perpétuer cette tradition.
Ils chantent, ils dansent et s’expriment librement toute la nuit sur l’actualité, notamment amazighe. Le masque leur permet de garder l’anonymat. Des groupes de vigilance, constitués par le comité d’organisation, veillent à assurer la sécurité des participants.
Cette tradition judéo-berbère qui résiste encore à l’hostilité des imams des mosquées ainsi qu’aux plans et artifices des réseaux islamistes et des services de renseignements marocains, connaît chaque année un extraordinaire retentissement qui dépasse la vallée de Tizi-n-Imnayen.
Les jeunes militants amazighs, conscients de leur identité, ont donné ces dernières années un nouveau souffle à cette manifestation en faisant d’elle une occasion pour sensibiliser la population locale sur les droits politiques, linguistiques, socioculturels et économiques de la nation amazighe.
Tous les moyens ont été mis en œuvre pour empêcher la tenue de cette manifestation durant les années écoulées. Des imams arabophones ont été dépêchés à Tizi-n-Imnayen pour prêcher contre la célébration de ce festival présenté comme étant contraire à la religion musulmane. Mais personne n’est plus dupe. "Bu wkeffus" finit toujours par être organisé. La détermination des jeunes de la région l’emporte à chaque round.
Rendez-vous à Tizi-n-Imnayen ce 18 février. Prévoyez des masques, des drapeaux, des banderoles, des pancartes, des posters, etc. Et que vive "Bu wkeffus".
L. Azergui
tamazgha.fr
Kra Isallen - Tizi n Imnayen, le 15 février 2005.
Le carnaval "Bu wkeffus", connu également sous le nom "Uday n Teεcurt" (le juif de Taachourt), sera célébré la nuit du vendredi 18 février 2005 à Tizi-n-Imnayen (Goulmima) dans le Sud-est de Tamazgha occidentale. Des milliers de personnes (femmes, hommes, jeunes et enfants) occuperont, comme chaque année, "Inurir", la grande place de l’Ighrem n Igoulmimen et les ruelles avoisinantes pour revendiquer et exercer un seul droit : celui de s’exprimer librement.
Leurs armes : des banderoles résumant les revendications, des portraits de héros et de chanteurs (Zayd U Hmad, Matoub, Massinissa Guermah, Yugerten, Ait Menguellet ...), sans oublier bien sûr le drapeau amazigh de plus en plus présent à cette occasion. Etant une sorte de carnaval, beaucoup d’hommes, de jeunes garçons et d’enfants porteront leurs masques que la plupart auront fabriqué eux-mêmes.
La grande place n’arrive plus, au cours des années, à accueillir le nombre croissant des jeunes venus de différentes villes du pays, parfois même d’Europe, pour perpétuer cette tradition.
Ils chantent, ils dansent et s’expriment librement toute la nuit sur l’actualité, notamment amazighe. Le masque leur permet de garder l’anonymat. Des groupes de vigilance, constitués par le comité d’organisation, veillent à assurer la sécurité des participants.
Cette tradition judéo-berbère qui résiste encore à l’hostilité des imams des mosquées ainsi qu’aux plans et artifices des réseaux islamistes et des services de renseignements marocains, connaît chaque année un extraordinaire retentissement qui dépasse la vallée de Tizi-n-Imnayen.
Les jeunes militants amazighs, conscients de leur identité, ont donné ces dernières années un nouveau souffle à cette manifestation en faisant d’elle une occasion pour sensibiliser la population locale sur les droits politiques, linguistiques, socioculturels et économiques de la nation amazighe.
Tous les moyens ont été mis en œuvre pour empêcher la tenue de cette manifestation durant les années écoulées. Des imams arabophones ont été dépêchés à Tizi-n-Imnayen pour prêcher contre la célébration de ce festival présenté comme étant contraire à la religion musulmane. Mais personne n’est plus dupe. "Bu wkeffus" finit toujours par être organisé. La détermination des jeunes de la région l’emporte à chaque round.
Rendez-vous à Tizi-n-Imnayen ce 18 février. Prévoyez des masques, des drapeaux, des banderoles, des pancartes, des posters, etc. Et que vive "Bu wkeffus".
L. Azergui
tamazgha.fr