Ouverture demain du festival des musiques des cimes à Imilchil : pour la sauvegarde de la mémoire des Aït Hdiddou
24.08.2004 | 16h46
La province d'Errachidia et le Centre Tarik Ibn Zyad organisent la deuxième édition du festival des musiques des cimes à Imilchil. L'ouverture officiel de ce festival est prévue pour jeudi 26 août, deux jours avant le coup d'envoi du moussem des fiançailles. Sur le plateau de l'Assif Melloun, ce grand rassemblement de toutes les tribus du Moyen Atlas est l'occasion chaque année de rappeler la célèbre légende des Fiancés d'Imilchil.
Les visiteurs vont pouvoir apprécier, à sa juste valeur, la tradition orale d'Imilchil.
Après une année de labour et après les moissons et les cueillettes, la commémoration du Moussem du Saint Marabout Sidi Hmad Oulmghni couronne une période dont elle annonce l'achèvement et ouvre l'horizon d'un nouveau cycle que chacun souhaite meilleur que les précédents.
On raconte que ce saint avait le don d'enrichir les pasteurs, qui venaient s'imprégner de sa Baraka et de son savoir religieux, en éloignant la douve et la teigne qui frappaient leurs troupeaux. Il serait un protecteur de bétail et donc le saint patron des bergers dans un espace où le pastoralisme continue de battre son plein depuis des siècles.
Après sa mort, un événement légendaire vint confirmer les pouvoirs surnaturels dont il était doté : à la suite d'une lumière qui émanait de sa tombe la nuit, des bergers découvrirent sa dépouille intacte, apanage des saints dont la vermine ne touche jamais le corps inerte.
Pour la tribu des Aït Hdiddou, le Moussem d'Imilchil n'est pas un simple événement c'est un rassemblement à triple vocation : commerciale, sociale et religieuse. Véritable foire annuelle, il attire toutes les tribus de la région qui s'y rencontrent, s'y approvisionnent en blé, en orge, y vendent bétail et autres fruits de leur labeur. Le festival offre donc une occasion idéale pour le commerce, les divertissements et les mariages.
Au troisième jour du festival, tous les mariés doivent aller aux lacs d'Isli et de Tislit pour une visite traditionnelle. On dit qu'il y a très longtemps, un jeune homme s'est marié avec une jeune fille dont les parents étaient opposés à leur mariage. Les jeunes mariés se sont enfuis et ont pleurés toute la nuit.
Leurs larmes ont créé les deux lacs, Isli et Tislit (noms du fiancé et de la fiancée). Le Moussem des fiançailles d'Imilchil célèbre donc l'histoire de cet amour tragique. Comme pour rendre hommage à ces amants extraordinaires.
Côté animation, au programme cette année, les pirouettes des danses d'Ahidous et les expressions folkloriques vont faire vibrer durant trois soirées, les cimes du Haut Atlas, les autochtones de la région et les nombreux visiteurs venus pour l'occasion apprécier, à leur juste valeur, les traditions ancestrales orales de la région.
Ainsi, l'animation à Imilchil village durant la première journée sera marquée par les prestations offertes par Tamawayt, Ahidous, Amentag, Tazehzakiyt, Saïd Zerouali, Mohamed Maghni, le groupe Amérindiens du Canada et Françoise Altane.
Au cours de la deuxième journée, deux animations seront assurées, à Sidi Hmad Oulmghani et à Imilchil village, par Moha Akouray, Aït Buwdar, Haddou Bkhou, Bennacer Oukhaya et Hadda Ouakki, Rabbi Rahmin, Iznaguen et Bouw Ghanim.
Samedi, l'assistance pourra vibrer aux rythmes de Moha Amezyane, Imlal Ntmazight, Tazehzakiyt, Ahidous, Tamawayt, des danseurs de sabre Zagora, Haddou Bkhou et Hamri Errachidia, avant d'assister à la cférémonie de mariage collectif.
LeMatin