c'est du pur opportunisme, hélas.
Imazighen n'ont pas conscience de leur art; ils ont d'autres besoins plus urgents, plus terre à terre: l'eau, la nourriture, le vêtement et le logement;
l'engouement pour l'art amazighe de la part des castes nanties citadines, une minorité cultivée de rabat, fes, et autres grandes villes, ne correspond pas à un réel intérêt pour le patrimoine originel marocain, mais suit les tendances des modes européennes actuelles, c'est à dire l'art naïf, exotique, l'artisanat ethno- tribal, la world music et autres nostalgies néo- coloniales.
La récupération du patrimoine culturel amazigh par la jet set européenne et à sa suite les imitateurs bourgeois des villes marocaines est un effet de mode, sans une réelle considération pour la culture amazighe.
Cela relève du pillage pur et simple des bijoux, meubles, maisons, vêtements anciens et tapis, ustensiles, tout objet esthétiquement intéressant, collectionnable, vendable.
Imazighen n'en ont rien à faire de l'art, hormis une infime minorité d'intellectuels et amoureux de leur culture, qui se désolent du manque de culture de leur peuple, de leur naïveté.
L'art amazighe part en morceaux, emporté par les spéculateurs, emporté par le vent, comme les Ksars du Dades qui tombent en ruines.
Imazighen ont perdu le goût du beau, du sacré et du durable, leur artisanat devient médiocre, franchement laid; Imazighen sont devenus âpres au gain, par misère et corruption des esprits, par perte de leur identité et oubli, mépris de leur héritage culturel ils préfèrent le clinquant, le produit moche pourvu qu'il soit importé de Belgique ou de taïwan, à prix bas.
Adieu les tapis, les tigertalin, les belles constructions à l'ancienne, les beaux bijoux et les belles poteries de jadis, tout ça est remplacé par la pacotille des souks.
L'ancien, le beau, l'estimable objet de jadis se trouve ailleurs, dans les villas de rabat ou dans les riads de marrakech.
Quant aux artistes Imazighen, ils n'ont pas de public. Imazighen s'en foutent de l'art. Hormis la chanson de variété, bien sûr. adar, adar! afus, afus!