Namadij rend hommage à Mohammed Khaïr-Eddine

idir

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Il fut l'écrivain de l'errance. L'amant de la langue française. Originaire de Tafraout, Mohammed Khaïr-Eddine nous a légué une oeuvre prolifique et dénotant d'un réalisme déroutant. Namadij lui rend hommage vendredi 27 février à 23h35. Rediffusion mardi 2 mars à 15h05.

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"Je désire trouver une phrase qui résume tout". C'est en ces termes précis que Mohammed Khaïr Eddine parlait de son œuvre. Eternel insatisfait, il s'investissait corps et âme pour écrire des histoires qui célébraient la langue française. Cette langue qu'il chérissait tant. Qu'il embellissait. Qu'il enrichissait au fil de romans et poèmes d'une extrême sensibilité.

Mohammed Khaïr Eddine est né à Tafraout en 1941. Des origines omniprésentes dans une œuvre prolifique. Il écrivait:
Sudique
que je crée par la pluie et les éboulis
que je transforme en lait nuptial pour des
noces de torrents(..)
Sudique
percée d'oubli soudain par des troupes ferventes
de poèmes
qui font éclater chaque pierre sous mes pieds
quand mon corps bée
entre des mains bleues
entre les flûtes


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Dans "Une vie, un rêve, un peuple, un cri", l'on peut lire ces lignes emplis de mélancolie: "Il y revit de mémoire maintenant que tout est consommé, hors de propos, que des fillettes qu'il connaissait sont devenues mères, s'alourdissant sous la graisse d'un époux qui n'existe que pour manger, boire du thé, copuler, jouer aux cartes et rigoler." Un style sobre, mais des mots crus. Pour mieux cristalliser une réalité dure. Qu'il dissèque avec un réalisme déroutant. "Le Khaïr", comme on le surnommait, était un auteur rebelle, un enfant terrible d'une littérature d'expression française dont il dénonçait la "standardisation".

Durant sa vie en France, Khaïr Eddine a enrichi ses écrits grâce à ses multiples rencontres. Beckett, Leopold Sedar Senghor… Avec Abdellatif Laabi, il lança la revue "Souffles" qui contribua de manière remarquablement à l'évolution du champs littéraire marocain. De "Corps négatif" à "Agadir". De "Moi l'aigre" au "Déterreur"…. Mohammed Khaïr-Eddine exprimait sa colère et sa rébellion. Il faisait aussi des déclaration d'amour à la langue de molière. Car, il était "l'amant" de cette langue. Il était l'écrivain de l'errance.

Le 18 novembre 1995 après avoir lutté de toutes ses forces contre un cancer.

L'équipe de Namadij nous emmène dans une visite guidée du Salon international de l'édition et du livre qui s'est tenu à Casablanca du 13 au 22 février. Une manifestation culturelle de grande ampleur qui avait pour invité d'honneur le Mexique dans un hommage rendu à la littérature latino-américaine. Plusieurs rendez-vous ont rythmé cette rencontre tels que le Prix Grand-Atlas des beaux livres qui a distingué cette année le Marocain Mohamed El Faïz, l'Espagnol Manuel Gomez Anuarbe et la Portugaise Teresa Portela Marques. Les aprticipants ont également rendu un vibrant hommage à l'écrivain marocain Edmond Amran El Maleh et ont pu découvrir de magnifique livres toutes langues et toutes origines confondues.

Source:
http://www.2m.tv/lemag/article.asp?id=2012
 
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