Azul fell-ak a gma,
L'idée que tu proposes est tout à fait formidable. Je crois qu'il y a de nombreux threads dans ce forum qui parlent déjà de vocabulaire, et dans lesquels de nombreux amazighophones de différentes régions contribuent (comme le fameux thread des mots rares).
Moi aussi je m'intéresse à la lexicographie et au potentiel que nous offre l'internet dans ce domaine. J'ai déjà fait quelques tentatives pour commencer un dictionnaire de kabyle (mon dialecte), cela remonte à 2002-2003, mais elles se sont avérées infructueuses. En effet, l'internet présente beaucoup d'avantages, parmi lesquels la possibilité, pour des amazighophones de différentes régions (géographiquement distantes les unes des autres) à échanger beaucoup d'informations sur leurs dialectes et ceci d'une façon rapide.
Dans ma tentative, j'ai essayé d'interroger des amazighophones de Kabylie sur des mots rares dont le sens est inconnu, disparu, ou bien que peu de gens utilisent, et surtout, sur des mots que je rencontre dans les livres mais qui ne sont pas utilisés dans ma propre région. Mais dans ce travail en ligne, j'ai rencontré un principal problème : c'est le manque d'intérêt que portent la plupart des amazighophones à ce genre de travail. En effet, même s'il y a des dizaines de milliers d'amazighophones qui utilisent l'internet, la plupart s'intéresse aux chansons, aux danses, aux tambours et aux flûtes, au lieu de donner, ne serait-ce que le moindre intérêt à la préservation et à l'écriture de leur langue.
Un autre problème que j'ai rencontré fût celui de la non-compétence des internautes que je contactais. En effet, et on le sait tous, la vraie langue amazighe, l'authentique, elle est parlée par les vieux et les vieilles. Dans beaucoup de régions amazighophones, les jeunes ne connaissent que les répliques habituelles, banales, de tous les jours : awi-d aghrum, awi-d aman ... La plupart des jeunes ne connaissent pas ou plus les mots relatifs à la vie agricole, à l'élevage, à la maison traditionnelle, etc. surtout s'ils ont grandi en ville ou dans un village modernisé. C'est pour cela que je n'arrivais pas à avoir des réponses satisfaisantes de leur part. Chez-nous, les Amazighs, ce sont les jeunes qui utilisent l'internet, car ce sont eux les instruits. Les vieux ne l'utilisent pas, parce qu'il ne savent ni lire, ni écrire, alors qu'ils sont ceux dont j'ai besoin le plus.
Un dernier problème est celui de la non-maîtrise de l'écriture de l'amazigh par certains internautes. Si quelqu'un écrit mal l'amazigh, il écrira mal les mots de son dialecte (même s'il les prononce bien), et du coup, les internautes qui vont les lire (et qui ne les connaissent pas), ils les liront mal, les prononceront mal et ce serait une erreur.
Par exemple, je trouve de nombreux mots amazighs du
tachelhit avec un [h'] comme dans l'arabe [h'amaama] (pigeon), mais les internautes ne se soucient pas de signaler qu'il s'agit d'un [h'] et non d'un [h].
Donc, si quelqu'un devrait faire un travail de recherche sur l'internet, il devrait surtout insister sur la nécessité d'écrire les mots amazighs de façon
correcte, et les internautes qui ont une écriture imparfaite devraient la perfectionner.
Ar timlilit a gma
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