Re : Reportage sur le Maroc, ce soir
Leçons à tirer et tirs à rectifier
Les résultats auxquels a abouti le scrutin du 7 septembre 2007 sont révélateurs du malaise ressenti par les couches sociales les plus défavorisées et du marasme économique qui sévit dans la Région Meknès-Tafilalet.
Sur les 22 sièges à pourvoir dans cette région, les partis de la majorité gouvernementale n¹ont malheureusement obtenu que 12 sièges dont 9 accaparés par la Koutla démocratique (PI : quatre ; USFP : trois ; PPS : deux) et 3 octroyés à la mouvance populaire. Les 10 sièges restants sont distribués comme suit : quatre pour le PJD, deux pour le PRE et les quatre derniers répartis entre le PT, le PED, le PND/Al Ahd et la coalition du Congrès national démocratique. Quels enseignement faut-il tirer de ces résultats/messages que les trois partis de la Koutla démocratique sont appelés à décoder beaucoup plus que les autres s¹ils veulent vraiment reconquérir la confiance des classes sociales défavorisées et se réconcilier avec l¹électorat dont la majorité écrasante est constituée de femmes et d¹hommes analphabètes, dont un grand nombre est sans emploi et dont un bon nombre résidant dans les bidonvilles ou dans les quartiers périphériques ou encore à la campagne vivent au-dessous du seuil de pauvreté ?
En examinant de très près les résultats des deux circonscriptions de la préfecture de Meknès, chef lieu de la Région Meknès-Tafilalet, où le nombre d¹électeurs inscrits est de 371.359, on se rend compte que seuls 97.001 ont pris la peine de voter et que 23.814 ont manifesté leur mécontentement par le recours à des bulletins nuls. Les partis de la Koutla démocratique ont décroché un seul et unique siège dans la capitale ismaïlienne et avec beaucoup de peine (4707 voix seulement). Ce qui signifie que l¹USFP, le PPS et le PI ont tous les trois du pain sur la planche durant les années à venir. Maintenant que la Koutla a pu se mettre d¹accord sur un programme électoral national commun à la veille des dernières élections législatives, il est temps que les trois partis s¹en inspirent et pensent dès à présent à coordonner leur action au niveau de la Région Meknès-Tafilalet en vue d¹élaborer un plan de développement économique et social tant à l¹échelon local que régional. L¹avenir est aux partis qui prennent le temps de bien décoder les messages de la population, toutes couches sociales confondues, véhiculés d¹abord par les 274.358 électeurs meknassis qui ont boycotté le scrutin du 7 septembre dernier, puis par les 23.814 électeurs meknassis qui ont opté pour des bulletins nuls et enfin les 25.608 électeurs meknassis qui ont élu les cinq têtes de listes de candidats issues des partis de l¹opposition gouvernementale à savoir le PJD (deux sièges, l¹un avec 5129 voix et l¹autre avec 4781 voix), le PRE (un seul siège avec 5827 voix), le PED (un seul siège avec 5274 voix) et le PND/Al Ahd (un seul siège avec 4598 voix). Ni l¹USFP dont deux ministres sont têtes de listes, ni le PPS qui constituait la première force politique issue de la Koutla démocratique depuis les élections communales de septembre 2003 n¹ont pu convaincre l¹électorat meknassi. Ainsi les trois partis de la Koutla ont-ils récolté un seul et unique siège (PI). Sans doute de tels résultats laissent-ils perplexes toute personne qui aspire au progrès et qui rêve de lendemains meilleurs, mais il ne faut tout de même pas se voiler la face. Car les Meknassis sont si intelligents qu¹ils n¹hésitent pas à sanctionner lors de chaque élection ceux qui les déçoivent parmi les décideurs de cette cité impériale. Ce vote/sanction est une sorte de rappel à l¹ordre voire une mise en garde destinés essentiellement aux partis de la Koutla qui ont déçu la population meknassie dont les attentes sont particulièrement la défense de l¹intérêt général. Les Meknassis ont ras-le-bol de ceux qui courent uniquement après leur propre intérêt au détriment de l¹intérêt général.
Mohamed Khoukhchani;al bayane