Solstice d' été ( Lânsra )

aksel

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Nostalgie

Ida u Tanan, pays chéri
Montent encore la stridence
De l' ahwash en délire
Des youyous de plaisir
Voix des hommes et des femmes
Harmonisés par la cadence
Des noces de la terre et du ciel
Tu submerges mes souvenirs
Mélopée cristaline d'autrefois
Nos rires d'enfant, nos éclats de joie
Comme une cascade souveraine
Joyeuse, impérieuse et bruissante
Qui ne s'est jamais tarie!
Et de nos mains fébriles
Et de nos pieds ardents
De nos chants d' amour et de bravoure
Nous fécondons la terre et l'espoir
Car c' est la saison de la victoire
Des retrouvailles et de la gaité !
Imuzzer n Ida Utanan
Pays de miel et de l'huile d'argan
C'est dans tes vallées fécondes
Tes collines où l' ombre abonde
C'est dans le battement de ton coeur ardent
Qu' il faut bâtir les écoles de la liberté !



Taslit n Issafen


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Mauvaise conscience




là- bas,
Parmi les montagnes et les replis du Sahara
Quelqu' un a encore faim
Est-ce la voix d' un enfant qui gémit
Où la complainte d' une mère sans lait?



Là - bas, quelque part, quelqu' un
Dans les ruelles d'un quartier sombre, un bidonville
Marche une fille en guenilles et sans sandales
vêtue de songes innocents, elle fredonne
Elle rêve d' une robe fleurie pour la fête.


là- bas, tout près, dans le lointain,
Des spéculateurs nantis et avides de gains
Ont appauvri nos villages et détourné l'eau
Bâti des citadelles sur nos rivages, abattu nos hameaux
Cette nuit nous dormirons à la belle étoile...


là- bas, dans un pays qui fut le notre autrefois
Sur nos riches plaines et nos rivières argentées
Des oiseaux sombres ont planté leurs serres d'acier
Nous vivrons confinés dans les marges, désormais...
 
Dawisa

Vertige

La cadence des tambourins
Secoue mon corps
La stridence de la flûte d'airain
Lacère mes tympans
Et le rythme des pieds et des mains
Reflue irrépressible dans mon sang
L' appel de l'ahwash et les chants
Font chavirer mon coeur
Ils m' ont atteint dans le giron de ma mère
Et depuis ils hantent mon esprit !


Ahwash!
Mon chant de vigueur !
Ahidous!
Ma danse du bonheur!
C' est mon chant d' éternité
Mon cri de guerre vengeur
Mon murmure d'amour et mon pleur
Le souffle de vie de mon peuple
Mon cri d' Amazigh vainqueur !
 
Allégresse

Chante, Amdyaz !
De l'orée de la nuit étoilée
Jusqu' au frémissement du matin
Exalte le ribab d'allégresse!

Chante, Amdyaz !
Les noms des valeureux
Les soupirs des amoureux
Et le murmure ininterrompu
De ma terre!
 
Tayri n Tmazirt

Une colombe roucoule dans le micocoulier
Le micocoulier veille sur le sentier
Et le sentier parcourt le pays
Pays de miel et de chaleur
Chaleur de l'éternel amour
Amour embrasant chaque saison nos coeurs
Nos coeurs ensoleillés qui rayonnent de joie
Pour toi, Eternelle Tamazgha!
 
Méditation

Le vent soulève les voiles de brume
Et dépose sa brise humide et légère
Ses parfums de menthe et de figuier
Sur nos visages, tels des baisers...


Le vent soulève les gerbes de sable d' or
Fait chanter les roseaux et danser les dunes
Il pousse, infatigable, des nuages d'argent
Et dépose sur mon âme quelque subtil secret...


Le vent fait rire l' amandier
Et les myriades de doigts des roses lauriers
Chargés de fleurs pourpres ou de blanc tendre
Qui ressemblent à nos rêves d' amour inapaisés...


Des enfants heureux sur le rivage
Courent et crient, princes de la plage
Et leurs bonheur ivre monte vers le ciel
Repris par les rires des mouettes amusées...
 
Réminiscences


Mais à quand le temps de la belle moisson
Dont rêvaient tant nos ancêtres nobles et vaillants?

Glanant de maigres épis pris dans la pierraille
Bercès par une mélopée ancienne, un bonheur de jadis,

Chante encore discrètement, dans le murmure du printemps,
De nos fronts alanguis de torpeur, jusqu' à nos pieds nus.

Mais à quand le temps de l'abondance, du miel et de lait
A la saveur d' oranger et à la brillance argentée des oliviers ?

Dans nos ahwash nostalgiques et nos légendes,
Dans le flot de nos mots féconds, parfumés de basilic,

Il y a des villages qui s' éveillent, ensoleillés et radieux
Des villes berbères fières, un pays libre et prospère

Où le peuple est heureux, digne et valeureux
Comme au temps de l'âge flamboyant de nos aïeux.

Atanan
 
Impatience

Quand chanterons- nous
Notre rêve invincible
Quand célébrerons- nous
La stature du peuple libre
Erigé par nos doigts ardents?


Quand éléverons- nous
La citadelle victorieuse
Et que sous nos regards
Le livre merveilleux de nos aïeux
Fera chanter notre langue sacrée
De son plus bel éclat?
 
Gratitude

Je pense à toi, là bas, ami d'enfance, mon frère,
Et dansent dans l'espace aride de mon âme
La prairie d' herbes bleues et l'éclat des coquelicots
La rivière de lauriers roses et la montagne d'or
Et la joie m'emporte, vibrante dans mon corps
Dans mon coeur morne qui s'anime et s'enflamme
A la cadence de l' ahwash, au rythme du tam tam
Comme un chant de victoire, comme un appel d'antan !

De la place du village en fête, du hameau noyé de soleil
Du figuier à l'olivier, de l'oasis à la sombre forêt
De la colline haute et jusqu' au seuil de la lune
Stridence magnifique des étés d'autrefois
A en étourdir la terre entière, à en emplir l' univers!


Je t'apporte, Frère , un chant d' indéfectible amitié
Parfumé de l'espoir inextinguible des hommes
Serti des paroles tendres des femmes
Empli des rires étincelants des enfants en liberté !
Des regards de paix échangés dans le crépuscule
Dans le silence des canicules et le chant des étoiles
De mon coeur exalté d'impatience à ton coeur
Je t'apporte un bouquet de joie et d' amitié
Un chant inextinguible de fraternité, pour l'éternité
 
Cher ami, tes poèmes sont terriblement sublimes. J'ai trouvé beaucoup de plaisir à les lire, à les goûter un peu comme le miel d'Idaw Tanan. Si tu continues sur cette lancée, tu vas certainement être le digne successeur du terrible enfant de Tafraout, le guérillero de la langue française, feu Dda Mohamed Khaïr-Eddine. En tous les cas, je te souhaite bonne continuation !
 
Merci beaucoup, chers amis! c 'est juste pour le plaisir de vous faire plaisir... une envie de vacances et de Tamazirt à partager! A tous et à toutes un agréable été!
 
" Mon nom est combat! "






Il chantait...




Il chantait: " je refuse la Tragédie! "
Il proclamait: " Je réclame la Délivrance!
Complainte de vieillard ou rire de jeune fille,
J' apporte la révolte et l'espérance
Le cri inextinguible d' une identité en survie !"

Je quête sur les traces d' un peuple sage
A la clarté de sa mémoire
Il chantait: " Rebelle, porté par la rage,
Je réclame l' Héritage des miens et l' Histoire
Le sang béni d' un peuple sans âge. "

" Je porte un air de Printemps et mon corps
Bouillonne d' une sève jeune et d' envie !
Mon coeur palpite, vomissant la mort
Sur les sombres voiles de l' infamie !
Mon souffle ardent exhale le plomb et l' or."

"J' ai l' entêtement et le murmure de nos Pères,
L' écho des Anciens agite mon esprit."
Il disait:" Avant que le sort ne m' enterre,
Je dénonce les traîtres et blâme les soumis,
En magnifiant le Nom de l' Amazigh libre et fier !

Les balles me cherchent, les poignards me guettent,
J' en oublie les belles saisons de mon destin.
Il disait: " Avant que l' Ogre assassin m' arrête,
Je chanterai, ivre de liberté ou de vin !
Proclamant la dignité des miens, la joie et la fête.

J' ai le Verbe, la Vérité et la Promesse
Face à la dune blanche du temps
Jamais mon combat d' Amazigh ne cesse
Ma parole de silex, portée par le vent
Une caresse pour ma terre, un poing qui se dresse !

Mon nom est combat !

( Hommage à Matoub Lounes )
 



Hé! C'est pas mal ton cursif.<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:eek:ffice:eek:ffice" /><o:p></o:p>
Oses d'avantage, qu'on en est de la graine<o:p></o:p>
Je savais que tu tirerais avantage de ta calligraphie manuelle.
<o:p></o:p>
Avouez vous autres, que nul autre ne l’avait fait avant.
 
Tanmirt, Issiwane! c' était un clin d' oeil, certaines de tes idées peuvent inspirer de bonnes choses! en effet l' écriture manuelle offre plus de possibilités et de surprises que les polices formatées.

Je trouve que la graphie tifinagh pourra se développer, si elle est pratiquée quotidiennement, comme les graphies araméenne et latine. C' est avec l' usage quotidien ( stylo, feuille ) que le tifinagh devrait se développer et évoluer vers une graphie plus souple et dynamique.

En tout cas l' écriture tifinagh cursive est plus belle que la script, statufiée et hiératique. J' essayerai d' écrire un texte plus long en tifinagh cursif pour mieux illustrer cette remarque.
 
Awal inu gan amazigh !


" ( ... ) Awal inu gan amazigh
Ran a sul rêzin
Azemz ifessi
Sserghen gh ulawen takat
Gin itran mnaggaren
Gh igenwan nnegh."

Ali Sidqi Azayko, 1978.

[ " ( ... ) Amazigh est mon verbe
Il brisera le temps du silence
Embrasera les coeurs
Et semblables aux astres
Nous serons unis dans nos cieux " ]
 
Asif n Tayri

Un peu de fraîcheur, une oasis de douceur ?
Quand nos coeurs aigris sont pleins de rancoeur
Un sourire, une prière, une pause dans la fureur
Aimons- nous et donnons une chance au bonheur...





Asif n Tayri, ( Rivière d' Amour )
aquarelle et calligraphie de Atanan, ( 46 / 35 )
9 Juillet 2006
 
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