Solstice d' été ( Lânsra )

Délivrance

Aujourd'hui
Je suis Phénix
De ma main fuse la Source
De mes lèvres jaillit le Cri
J' ai connu l' absence
Le verdict de la mort annoncée
Chaque année, chaque saison
Depuis des siècles d' amnésie
Chaque jour survivant
Je pensais aux transhumances
Lorsque au moment attendu
Coula une larme fragile
Sur ma joue flétrie...
Me faisant sentir
Que je vivais encore


Aujourd' hui
je suis Annociateur
D'une transition bénie
J' appartiens au temps, à l' univers
L' Eternité pour campagne
La liberté pour condition
Mon nom pour étoile polaire
Je viens de resplendir...
Dieu? Jamais!
Envie tenace de survivre.



 
C’est l’éclosion de joie.
On voit bien que l'été donne des envies d'éclater sa coquille.
Heum! il y a du Dali là dessous!
 
Tigmmi n Tifawt

MAISON DE LUMIERE

Bâtisseur d' une cité
De cèdre et de corail
Citadelle de mots
De songes et de soupirs
J' érige l' Idéal
Pour fixer l' Exil
D' une mémoire nomade
D' un peuple sans domicile

Je repeins les façades
De la soierie des poèsies
D' une chaux vive- amère
Une dentelle de toutes les couleurs
La Fraternité est le fondement
De ma maison de lumière
Où je convie tous les bannis
les Apatrides de toute la terre !




Tigmmi n Tifawt

Imazighen gan yan aynna gh llan, afus gh ufus










 
IRAFAN ' ( Soifs )

J' ai soif de renouveau... Encore !
Fasse que je renaisse de l' intérieur
Traverser l' indicible souffrance
Irradier neuf au firmament .

L' Aube est porte d' eau
Et nourriture abondante
Abreuvez- moi de cette source :
Un Sahara assiège ma mémoire...

Donnez moi de la rosée et des poèmes,
Des mots inaltérables à semer
Sous mes sables d'oubli,
Sur les pages blanches de nos vies...

Guetteur à ma fenêtre, j' espère:
Vérité, tu poindras limpide
Mon chant de naguère avorté
Toi, mon Histoire inachevée
Non dite et clandestine
Et encore brûlante
Palpitante au fond du silence
Encore absente, non écrite
Inaudible chant et gémissement
Du fruit mutilé de la parole.

Lueurs incendiaires, descendez!
Au sommet de l' instant
Présent qui crie pour son ombre
Déchirure du voile noir.
Poètes capables de réminissences,
Illuminez vos tours sombres,
Annonciateurs de Vérité!
Venez envahir le mutisme d' airain
C' est vous les Témoins, la clameur
Les gratteurs sur le mur des mensonges
Les Passeurs de lumière
Pour un peu d' ambre pure
De notre Soleil amnésique.
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Tagudi​
 
Taghuyyit


Taghuyyit
( Clameur)


L' Ange des Douleurs est descendu, Messager
De la Terreur, Annociateur des déserts
Et le Songe du Printemps en fut dissipé
L'ombre d' une aile noire ravissant le jour
D' une aube légère sur nos champs dévastés.
Inexprimable est le cri de ma gorge où germe
La révolte des sépulcres et déjà voici la saison
Le crépuscule trompeur où se confondent
Ombre et lumière, rouille et cristal clair
Un Soleil de fiel se déploie, vainqueur
Emplit nos citernes vides de froideur
Dans nos vergers, sur les murs de nos maisons
Comme une lèpre de pierre, une écume de misère
Où nous couvons stupéfiés l' Oeuf d' une hérésie millénaire.
 
Takrrayt ( Mélancholie )

Je ne crois pas
En ce drapeau rouge ruisselant
D' un sang qui n' est ni le mien
Ni celui de mes Pères
Déployé sur une patrie
Qui n' est pas la mienne
Qui ne porte pas mon Idéal
Ni mes souffrances ni mon passé.

Je ne crois pas
En ces dogmes patriotiques
En ces discours soporifiques
Qui excluent ma différence
Primordiale et native
Ignorent mes droits, ma liberté
D' être ce que je suis
Enfant de cette Terre qui m' a conçu.

Je ne crois pas
Ces savants séniles mortifères
Serviteurs du Diable et des tyrans
Qui obscurcissent la raison des miens
De leurs prêches abscons et de leurs sermons
Ces tarentules archaïques
Qui désirent figer le cours du temps
Et instaurer les ténèbres et l' enfer sur terre.

Je ne croirai jamais
En ce gouvernement de colons
Qui ont fait de mon pays leur boxon
Qui ont rendu mon peuple moribond...

Tant que mon Histoire n'est pas restituée,
Tant que ma langue n' est pas estimée,
Et que mon identité n 'est pas respectée,
Je resterai en dehors de vos lois et réfractaire!
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Takrrayt
( Mélancholia )​
 
C'est un réél plaisir de voir ce que tu fais Aksel. Continue de nous émerveiller...Il ne faut surtout pas arrêter.
 
Izakarn gh umgrd

Jusqu' à la nausée:
Des errances de Sindbad
Des fracas de Damas ou de Baghdad
Des ors ternis d' Andalousie
Des orientales hypocrisies

Je vomis:
L' arabique hérésie
Ce destin d' amnésie
Tous ces pompeux mensonges
Toutes ces pieuses manigances

J' exècre à la folie:
Tous ces discours soporifiques
Cette plèbe soumise apathique
Ce désastre schizophrénique
Ce Maghreb arabe pathétique!

Jusqu' au reniement:
Et émancipé de toute tutelle
exogène ou surnaturelle
Je dénonce l' aphasie
Je proclame même l' apostasie
Je revendique ma dignité d' Homme!

Si Dieu ne comprend pas mon ancestral idiome
Si il faut que j' oublie comment je me nomme
Et que je marche soumis et résigné
A la merci des tyrans et des dévôts oppresseurs !
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Izakarn gh Umggerd
( la Corde au cou )
 
waggag said:
C'est un réél plaisir de voir ce que tu fais Aksel. Continue de nous émerveiller...Il ne faut surtout pas arrêter.

" Emerveiller"? Crois- tu que ce soit le mot approprié, wa tagwmat, pour cet orage d' été? Désolé pour tout ce fracas. En tout cas merci pour ton appréciation. Promis, je continue. Après la canicule viendra la fraîcheur...
S timuzgha, Atanane bu jbbad.;-)
 
Merci beucoup Aksel pour ces magnifiques poémes et pour ces trés beaux tableaux.Décidément c'est tous nos sens que tu éveilles et émerveilles...

Merci...

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Tanmirt Aksel

Doublement sublime ce vendredi 28 juillet 2006 qui me glisse sous les yeux la surprise du grand cadeau de voir la naissance d’un véritable Artiste qui jusque là restait tapi sous le poids de ses incertitudes à végéter en rare, curieux amateur.
Heureusement pour lui sa hargne plus forte que ses doutes, l’a sournoisement poussé à se dévoilé au autres et finalement à lui-même.
Dans cette quête d’expression, toujours se débattant pour trouver le meilleur moyen d’extérioriser le fiel qui le ronge et nous larde tous, il resta pour longtemps disputé entre le dessin instinctif et la douce poésie compensatrice.
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Aujourd’hui jailli chez lui, par je ne sais quel sortilège une fougue exceptionnel, au moment ou en le croyait contenter d’illustrations allégoriques.
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Loin de là, il explose bruyamment, sans compromissio, en cette brève et vibrante reprise, toute l’exaltation retenue en lui, pour cracher son ire et vomir sa rage face à l’immobilisme institutionnalisé.
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Dans ses dernières aquarelles :
Izakarn gh Umggerg ( <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:eek:ffice:smarttags" /><st1:personName w:st="on" ProductID="la Corde">la Corde</st1:personName> au cou ), Takrrayt( Mélancholia ), Taghuyyit ( Clameur),Tagudi ou IRAFAN ' ( Soifs ), où confondu par la nouveauté j’ai failli ne plus le reconnaître, Transparaît l’ambiance étouffante du malaise et des souffrances refoulés de notre mal vivre. <o:p></o:p>
Les vrais peintres ne peuvent transiger pour escamoter les afflictions qui les taraudent et agissent à un moment en miroir reflétant la morosité de notre vérité, pour nous inciter à la transcender.<o:p></o:p>
Cela se produit toujours dans un grand déchirement libérateur les aidant définitivement à exorciser spleen et angoisses et transgresser la dernière barrière qui bride leur art, soldant au grand jour les non dits en ultime auto psychanalyse, volontairement voulu anti- art par l’expression sombre et accablé du rendu, mais Ô combien émancipatrice du dépassement de l’occulté, scandé pour émerger à l’autre bout en cette renaissance lumineuse.
Renaissance dont la prémonition nous aurait tous pratiquement échappé s’il ne l’avait relayer par ces planches, et que l’on retrouve en revenant sur la précédente qui illustre son poème Délivrance. Où cette véritable éclosion devient consternante.<o:p></o:p>
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Si sur Izakarn gh Umggerg ( <st1:personName w:st="on" ProductID="la Corde">la Corde</st1:personName> au cou ), la scène du tableau quoi que presque glauque, annonce déjà dans le désordre un dessin et peinture qui s’affinent et affirment.<o:p></o:p>
En les trois autres : Takrrayt( Mélancholia ), Taghuyyit ( Clameur),Tagudi ou IRAFAN ' ( Soifs ), les expressions révoltées, l’artiste exulte, sa peinture foule, trépigne, devient sonore et provocatrice, son pinceau élancé vibre dans une main déchaînée, éclate et étale les couleurs en touches rapidement projeté, étendus et affranchis, marquent l’amorce de la naissance de son nouveau style, qui après c’être longuement rechercher, se révèle retentissant de liberté et de joie.<o:p></o:p>
Joie qui, si elle est absente en apparence sur ces aquarelles, passe par le rythme égayer de son pinceau martelant la mesure de cet élan exubérant qui extériorise toute son allégresse.<o:p></o:p>
Allégresse qui a déjà démontré sa liesse sur l’illustration de Tigmmi n Tifawt.<o:p></o:p>
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Bien entendu Aksel, nous livre tout ceci dans un désordre non voulu, qui constitue la preuve supplémentaire de l’authenticité d’une démarche non prémédité, mais né et obéissant à une évolution subconsciente et interne, quoi qu’absolument consciente et maîtrisé dans sa technicité et la construction de son exécuté.<o:p></o:p>
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Je sais que là subitement il se retrouve face à un grand et difficile choix, car je ne doute pas qu’il soit lucide du fait qu’il est fin prêt et mûr pour la grande peinture.<o:p></o:p>
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J’ai dis doublement dés le début car notre merveilleux ami, nous surprend doublement sur Tigmmi n Tifawt, par sa peinture fraîchement revigorer par une profonde recherche dépouillé, mais aussi par l’effort admirable de la fluidité de sa main, lorsqu’il nous embauché ce beau vers : Imazighen gan yan aynna gh llan, afus gh ufus bellement transcrit manuellement en Tifinagh cursif, où il a également plus qu’excellé.<o:p></o:p>
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Nous avons cette chance inouïe de voir évoluer sur ce site un être d’une rare finesse.<o:p></o:p>
Tanmirt Aksel.<o:p></o:p>
Cette fois c’est toi qui m’en mets plein la vue et j’en suis heureux.<o:p></o:p>
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Fouad AFIF alias issiwane.


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tamaynut said:
Merci beucoup Aksel pour ces magnifiques poémes et pour ces trés beaux tableaux.Décidément c'est tous nos sens que tu éveilles et émerveilles...
tamaynut said:

Merci Tamaynut pour ton sympathique message.

Mon cher Fouad, tu m'as beaucoup impressionné par ta critique lucide et approfondie, où tu commentes si bien ces modestes productions! je te remercie d' avoir clairement distingué la démarche de ces textes et illustrations et mis en lumière le cheminement de cette entreprise! car tu as exprimé ce que je ne sais pas dire mais que j' éprouve de façon confuse, ce que j' essaye d' entrevoir pour mieux exprimer mes sentiments, mettre un nom et une forme palpable sur ce tourbillon de doutes, colères, impatiences, mais aussi d' élans de joie, espaces de clarté et d' espérance qui parsèment cette quête vers une dimension indicible où tout se mélange et s' entremelle, la quête d' une identité, les contours d' une cause prometteuse mais aussi jonchée d' écueils et de dérives, les malaises mais aussi les joies et les certitudes d' un idéal vrai, qui dépasse l' homme, l' artiste.

Je ne sais pas comment parler de tout cela, de ce sentiment d' oppression mais aussi de cette sensation de bonheur, désir de liberté et de clarté, qu' à travers de modestes dessins et de poèmes qui laissent toujours un goût d' inachevé et d' imparfait.

Comment renouveller la forme, vaincre l' opacité, exorciser le mal et toucher l'idéal, sans tabous, sans hésitations ni timidités, de façon crue et vraie, telle est le noeud de contraintes qui se présentent à quiconque décide d' affronter ses propres démons intérieurs et de rendre compte des dragons qui obstruent l' espace de tout une communauté.

Tu t 'en es bien aperçu, je me suis aventuré dans ce labyrinthe de l' inconscient collectif mis aussi personnel de façon spontanée, , désordonnée, sans les armes bien affutées nécessaires face aux monstres que j' entreprends d' affronter, sans les ailes nécessaires du génie pour voir de façon vaste toutes les splendeurs que je prétends découvrir dans cette traversée... L'idéal est immense et majestueux, les monstres sont terribles et vicieux et mon audace frise la folie et l'insolence.

D'ailleurs il s' agit bien d' une folie que ni les mots ordinaires ni les illustrations académiques ne peuvent représenter. L' abstraction que j' ai toujours évitée se présente en définitive le seul moyen adéquat pour rendre compte de l' inexprimable, mais je n' en maîtrise pas encore toute la complexité et je désire rester compris.

J' entreprends donc pour le moement ce dédale en adoptant le seul langage dont je dispose, une sorte de transe chamanique, une figuration primitive et brutale, immédiate, où toute reflexion raisonnée et toute prudence, subtilités sont reléguées au deuxième plan. J' entrevois une lumière vers laquelle je marche, en tatonnant certes, mais je me débarrasse au fur et à mesure de mes inhibitions et craintes, quitte à faire des erreurs de parcours, des aller - retour, de prendre des voies sans issue... Parfois la Réponse précède la question, la Solution se présente avant l' épreuve, des avant- goût de l' oasis avant la traversée de déserts arides...

Merci encore infiniment Issiwane d' avoir prêté attention à mes tentatives d' expression, pour ton indulgence pour l' imperfection de ce cri et surtout d' avoir dit d' une façon limpide et vraie ce que je ressens de façon confuse mais irrésistible.

Ton ami Abdellah, alias Aksel Atanane.
 
Vertiges





Pour de solaires résurgences je me suis promis
D' aller jusqu' à la crête dévoilée, démystifiée
Et d' exalter, contre le Sommeil, contre l' impuissance
Un chant de bravoure lancé comme ultime défi
Aux portes de la liberté qui s'ouvriront à mon cri
En dépit des canicules rouges qui cillent nos yeux d' effroi
Une clarté nouvelle ruisselera de mon corps et de mes pas
Je tracerai une route nouvelle vers l'irrésistible pâturage
Les marges brumeuses effacées s'ouvriront à l' impossible
Où fleurissent les signes parfumés du sens
Comme sur les fronts des enfants innocents
Comme eux gorgés de fraîcheur et d' envies
D' un nectar de feu et de promesses infinies
Au terme de mon exil je pourrai parvenir
A la plénitude du Printemps renaissant
Maturité lente de ma destinée
A portée de mains le fruit promis
La semence féconde de la Mémoire enfouie
 



TASAMMI
( Amertume )​



Croyez- vous que je cueille des mots jolis
Au gré de mes puériles fantaisies
Comme rameaux de cerisiers fleuris,
Pour charmer la Douleur et divertir l'Ennui?

Non, je quête auprès d' une obsidienne enfouie,
Sur les traces d' une blessure de naguère,
Sur le sentier- cicatrice d' une purulente mémoire,
D' où s' élèvent les fumerolles d' un ancien cri.

Je marche sur les replis d' un peuple à l' agonie
Mes paroles sont transes pour invoquer les Esprits
( Comme lorsque ma mère m' emmenait aux marabouts
Baignant de ses larmes leurs muettes sépultures ).


Que me reste- t- il de mes natives errances
De cet étrange exil, versant obscur de la vie
Que d' interpeller le gouffre silencieux de mes nuits?

Mon Histoire est légendes, ma patrie est l' Oubli:

Il me faudrait tous les psychologues d' Europe et d' Amérique,
Toute la science des chinois, les incantations chamaniques,
Pour extirper de ma poitrine le nodule malsain arabique:
Mes vers sont litanies déployées aux montagnes, aux saisons,
Apatride de tout idiome, déshérité de toute mémoire,
Je trace mes chemins sur les lisières du Refus
Glanant les herbes balsamiques qui apaiseront mes plaies
Broyant dans le mortier du poème la souveraine mixture:

De sucs acres- amers pour enivrer ma folie
De fleurs parfumées pour embaumer mes soucis
Et sur mon horizon baigné de mélancoliques prières
S' élèvera miraculeux l'arc en ciel de la Délivrance.
 
Azwag



AZWAG

( Exil )

Nous sommes les Immigrants permanents
Et nous célébrons nos transhumances
Nous sommes les exilés de notre langue
Les bannis de notre espace et de notre Nom

Patients, nous gravissons les versants
Echelons d' adieux et marches de retrouvailles
Marées fluctuantes dans l' Océan du Temps
Nous charrions nos souvenirs:

Nos épaves de mémoire qui chavirent
Vagues de joie et lames de révoltes
Nous abandonnons notre rivage natal
Où nous marchions, étrangers

Tant de frontières à franchir
Et notre permanent exil, notre horizon fuyant...
Nous quittons nos terres amères
Loin de nos racines, malgré les barbelés

Exilés de l'intérieur, étrangers de toujours
Nous portons l' immémorial fardeau
Transbahutant nos ballots de désirs
Notre lune familière et nos montagnes
Menthe et basilic, miel et huiles balsamiques
Pour parfumer nos rires et oindre nos meaux...
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Max ?

Pourquoi?

Depuis des siècles d' amnésie
Que la bêtise nous ronge
L' ultime Saison vient
L' irrésistible jaillissement
Renaître ou disparaître!

Nous demeurâmes résignés
Soumis à l'impure ordalie
Errant sur le sentier des cendres
Des transhumances sans herbages
Troupeau égaré d'une terre flétrie
Par des subterfuges de mage

Ici poussait un peuple heureux
Vibrant de joie et de courage
Cèdre de vigueur béni
Et nos cités, et nos villages
Pulsaient à la cadence de nos danses:
Un horizon de paix nous embrassait!

Mais notre pas par un sort maudit
Se figea, pour une marche tordue
Nos veines saisies de tétanie
Nos coeurs aigris, soupirant à l' agonie
Nous prîmes à l'orée de notre Jour
Le joug de l' Ennemi et sa folie
Des ténèbres éteignirent notre Soleil
Et nous voici lésés et soumis.
_________________________________






Max?
( Pourquoi? )




 
Comment te combattre, mensonge séducteur
Qui se répand insidieux en nos coeurs
Puérilement avides de félicité?

Nous palabrions de pluies et de moissons
De transhumances et de fiançailles
Pourtant la malchance nous avait saisis
La sauterelle dévoreuse s' est repue
Des branches de l' olivier où elle a fait son nid
Le fruit s' est flétri de la dureté de la pierre...

Un espoir à maintenir encore
Un mot à dire pour vaincre le sort
Par un Berger semeur de mots nouveaux
Pour que le sortilège se délie
Et front relevé, vers l' Horizon clair
Une rosée pure nous éveillera.
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