Voici un témoignage qui a été posté sur arifino.
Malheureusement il n'y a pas la source.
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Jeune amazigh, je n’ai compris mon appartenance à ce monde que tardivement à cause de la politique d'arabisation très réussie de notre pays et le déracinement bien étudié de nos illustres dirigeants ! Il m'a fallu un événement modeste de par son apparence mais qui s'est traduit comme un tonnerre de colère dans mon coeur.
Je passais mon stage à la Caisse régionale du crédit agricole dans la ville de Taroudannt au coeur de la région de Souss. J'étais responsable de la préparation des dossiers de subvention aux agriculteurs de la région. La première chose qui m'a sauté aux yeux en traitant ces dossiers était la prépondérance des subventions étatiques vers la région arabophone de Taroudant (Ouled Tayma) Etait-ce normal ? On m'avait point répondu ! Et puis vint le jour où j'ai compris !
Un matin d'été, un vieil homme amazigh venait de son village perché sur les montagnes pour réclamer sa subvention tant attendue. Les responsables qui ne savaient aucun mot de notre langue (tout en opérant dans une région fortement amazighophone !) ont méprisé le pauvre et l'ont accablé de reproches. Il a fallu que j’intervienne pour leur demander respect à son âge et comprendre son ignorance totale de la langue arabe ! Il est vrai que depuis longtemps, moi-même j'ai été victime de ce genre de "racisme moral" à l'école à cause de mon appartenance ethnique mais ma forte "francophilie" me permettait d'esquiver les propos discriminatoires de mes chers profs et collègues !
Un an plus tard, j’allais participer à une enquête sur la femme rurale dans les régions amazighes de Ouarzazate. Le choix s’était opté sur moi étant donné que j’étais le seul de ma classe à parler amazigh. La chose la plus frappante pour moi était la pauvreté et la marginalisation dont étaient victimes mes propres co-amazighs ! Même les programmes les plus élémentaires, de contraception, d'hygiène, d'aide au développement dont bénéficient nombreuses régions du royaume ne sont pas expliqués en amazighe. Les "autorités" ont leurs propres justifications. Pour eux, une fois ces gens seront arabisés, ils comprendront ces programmes !
Colère et indignation de voir mon peuple humilié sur ses propres terres me poussent aujourd’hui à militer et à essayer de partciper pour porter soutien à tous mes compatriotes écrasés par une "erreur" dont ils ne sont pas responsables : être amazigh !
Eyur
Malheureusement il n'y a pas la source.
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Jeune amazigh, je n’ai compris mon appartenance à ce monde que tardivement à cause de la politique d'arabisation très réussie de notre pays et le déracinement bien étudié de nos illustres dirigeants ! Il m'a fallu un événement modeste de par son apparence mais qui s'est traduit comme un tonnerre de colère dans mon coeur.
Je passais mon stage à la Caisse régionale du crédit agricole dans la ville de Taroudannt au coeur de la région de Souss. J'étais responsable de la préparation des dossiers de subvention aux agriculteurs de la région. La première chose qui m'a sauté aux yeux en traitant ces dossiers était la prépondérance des subventions étatiques vers la région arabophone de Taroudant (Ouled Tayma) Etait-ce normal ? On m'avait point répondu ! Et puis vint le jour où j'ai compris !
Un matin d'été, un vieil homme amazigh venait de son village perché sur les montagnes pour réclamer sa subvention tant attendue. Les responsables qui ne savaient aucun mot de notre langue (tout en opérant dans une région fortement amazighophone !) ont méprisé le pauvre et l'ont accablé de reproches. Il a fallu que j’intervienne pour leur demander respect à son âge et comprendre son ignorance totale de la langue arabe ! Il est vrai que depuis longtemps, moi-même j'ai été victime de ce genre de "racisme moral" à l'école à cause de mon appartenance ethnique mais ma forte "francophilie" me permettait d'esquiver les propos discriminatoires de mes chers profs et collègues !
Un an plus tard, j’allais participer à une enquête sur la femme rurale dans les régions amazighes de Ouarzazate. Le choix s’était opté sur moi étant donné que j’étais le seul de ma classe à parler amazigh. La chose la plus frappante pour moi était la pauvreté et la marginalisation dont étaient victimes mes propres co-amazighs ! Même les programmes les plus élémentaires, de contraception, d'hygiène, d'aide au développement dont bénéficient nombreuses régions du royaume ne sont pas expliqués en amazighe. Les "autorités" ont leurs propres justifications. Pour eux, une fois ces gens seront arabisés, ils comprendront ces programmes !
Colère et indignation de voir mon peuple humilié sur ses propres terres me poussent aujourd’hui à militer et à essayer de partciper pour porter soutien à tous mes compatriotes écrasés par une "erreur" dont ils ne sont pas responsables : être amazigh !
Eyur