Re : Arabized Tribes
je pense qu'au moins du point de vue culturel il y a des choses qui ont du passer par les bédouins.
Bien sûr, les Amazighs sont un peuple ouvert qui a absorbé les influences qui l'ont traversé. A bien y réfléchir...pas plus ouvert que les autres qui en ont fait de même (y compris les Arabes et les "Arabes").
Mais ce qui est étonnant est de toujours voir cela à sens unique. Justement, il n'y a pas longtemps je lisais un livre illustré sur les tatouages du monde, quelle ne fut pas ma surprise en voyant les tatouages de femmes du Moyen-Orient très similaires aux tatouages amazighs.
Mais, modestement, je dirais que je n'ai pas ce réflexe du "incroyable, encore un truc apporté par les Arabes" dans un élan de pensée admirative sur l'apport du flot tsunamique démographique arabe en Afrique du Nord.
Disons que je réfléchis d'abord...
Je me dis : Oui mais les plus anciens Amazighs représentés sur les peintures égyptiennes et les peintures rupestres du Sahara sont déjà tatoués. Ce qui n'est pas le cas des Orientaux de ces peintures égyptiennes.
Je me dis aussi : oui mais ces tatouages similaires font-ils partie d'un ensemble culturel homogène ? Et là je vois que ces figures géométriques sont présentes dans l'art amazigh (tatouages, tapis, poteries,...) depuis si longtemps qu'on en trouve des traces sur des coquilles d'oeufs d'autruches du Néolithique. Parcontre nul trace de l'expression de cette forme d'art ailleurs au Moyen-Orient (en tout cas dans ce qui a survécu).
Je me dis aussi : peut-être s'agit-il de formes culturelles communes à beaucoup de peuples et basées sur l'expression féminine qui a trouvé son apogée dans la Déesse Mère du Néolithique. Là où la société patriarcale a vaincu (domaine sémitique), cette forme d'art aurait pratiquement disparu. Rappellons que des souverains almoravides faisaient encore mention du nom de la mère dans leur généalogie, rappellons les formes G-MA (U-MA)et ULT-MA qui fondent le rapport familial sur la mère.
Enfin, je dirais une expérience personnelle. En me promenant dans les rue d'Aquaba en Jordanie, je me suis dis "Il n'y a rien à faire, un Nord-Africain et un Arabe, quelle différence". Surtout, les femmes, ce sont deux mondes différents, les traits physiques sont tellement différents.
Bref, les contacts existent, les influences existent, les échanges aussi. Mais ce qu'on peut en déduire dépent fortement de ses préjugés.