J'oserai dire que l'architecture nord africaine est superbe, grandiose, bien intégrée dans son environnement: majesté, noblesse, rigueur et austérité. Elle avait déjà atteint un degré de perfection avec les moyens de bord dont elle disposait à son époque.
Bien sûr il y a eu l'esprit arabo- mauresque par la suite, l'Islam, qui a rajouté une touche pompeuse, le raffinement, la surcharge et les rondeurs des arabesques. C'est beau, mais c'est déjà une corruption de l'idéal du départ et surtout un arrêt sur image définif, une "statufication" dans un modèle qui n'a plus su se renouveller depuis les Mérinides.
Ailleurs en pays amazigh profond le conservatisme le plus extrême s'est emparé des esprits par la répétition des formes à l'identique: la flamme de l'esprit amazigh s'est éteinte: peur du renouveau; peur du " qu'en dira t-on", de choquer. Timidité et crainte de sortir de l'ordre établi, des sentiers battus. Tout novateur est considéré comme hérétique, subversif, dangereux pour la communauté et la morale dominante. Je parle du Souss que je connais un peu mieux que les autres régions amazighes, où ce conservatisme atteint des degrés incroyables, jusqu'à nos jours. La moderité, l'originalité et l'audace ne fontt plus partie de notre imaginaire depuis bien longtemps!
Par exemple toute rénovation des murailles, des monuments de nos cités les responsables locaux recherchent à recopier à l'identique les anciens modèles: tous les bâtiments "modernes" des villes du Sud reproduisent exactement les formes antiques. Tiznit, Tafraout par exemple sont l'illustration de ce conservatisme borné qui caractérise les Ichelhiyines;( pardon si je choque certains, mais c'est la réalité ).
Peur de bousculer les traditions. Peur d'enfreindre la règle. La dictature de la morale rigoriste. La modernité est devenue l'apanage des Irumiyin, une marque de fabrication européenne et ne peut se concevoir par et pour des Nord africains! Agadir reconstruite après le tremblement de terre de 1960 fut la seule dérogation à la règle, car les dessins de ses plans furent confiés à un architecte européen, ( ou sud américain? j'ai oublié son nom, mais il est fameux). Heureusement, car ça a donné à la ville un cachet qui lui est personnel. Mlaheureusement aussi, car c'est une architecture qui ne s'inspire pas des possibilités et des arts locaux.
Bien vu, Issiwane! quel architecte moderne et original, ce Gaudi! En voilà un qui a très bien compris comment il faut faire du neuf avec du très ancien! Quelques retouches, des petits déplacements de structures par- ci par- là et hop! le coup de baguette magique! sur- réaliste! moderne! audacieux!
