Pour ceux qui croient que les Imazighen islamisés n'ont jamais tué de juifs, voici qq données sur l’Islam des Almohades qui fut à la base du massacre de nombreux Juifs !
« Au XIème siècle, les Berbères fondèrent un mouvement religio-socio-militaire basé à Marrakech, dont les membres, appelés Murabitun ou Almoravides, avaient pour but de purifier la vie religieuse des Berbères selon les préceptes traditionnels de l’islam orthodoxe. Après trois générations de guerres et de conquêtes, les Almoravides furent remplacés par les Almohades, dynastie berbère également basée à Marrakech qui domina le Maghreb et l’Espagne.
S’inspirant des Kharijites des VII ème et des VIIIème siècles, les Almohades luttèrent pour l’unification du monde islamique. Ils croyaient en l’unicité irréfutable d’Allah et quand le prêche n’était pas assez convaincant, ils n’hésitaient pas à se servir de l’épée. Ils furent les premiers Musulmans à obliger les Juifs à choisir entre la conversion ou la mort, causant ainsi de douloureux dilemmes, des conflits individuels et communautaires. (…) Maïmonide et son père donnèrent l’exemple en préférant l’exil à une vie d’humiliation et d’oppression. En 1165, ils quittèrent Fès et partirent pour Jérusalem où le père mourut. Peu après, la famille émigra à nouveau, cette fois vers l’Égypte. Mais d’autres érudits, tel Yehouda Hacohen ibn Shoushan, qui n’eurent le choix qu’entre la mort et la conversion, préférèrent mourir.
D’après l’une des lettres de Maïmonide à son fils Abraham, entre autres sources, nous apprenons qu’à la suite des persécutions almohades, les communautés juives maghrébines subirent de graves dommages démographiques, spirituels et intellectuels.(…)
(Les Almohades) furent impitoyables envers les Juifs qui refusaient de se convertir, bien que cela fût explicitement interdit par le Coran.
Après un siècle de persécutions almohades, de nombreuses communautés juives cessèrent d’exister. Les Almohades détruisirent Kairouan et presque toute sa communauté juive ; ils massacrèrent aussi les Juifs de Sfax, Gabès et Meknès. En 1146, ils forcèrent les Juifs de Tlemcen à choisir entre l’islam et la mort.
L’année suivante, ils conquirent Fès, Marrakech et Sijilmassa où ils exterminèrent presque toutes les communautés juives et chrétiennes. (…).
Beaucoup de Juifs maghrébins quittèrent leur terre natale à la suite des massacres almohades et s’établirent en Espagne musulmane, alors plus tolérante à leur égard et où une galaxie de poètes, de philosophes, d’astronomes et de physiciens, tels Hasday ibn Shaprut, Shmuel Hanaguid, Yehuda Halévi, Ibn Ezra, Ibn Gvirol et Maïmonide, avaient créé une culture et une civilisation judéo-musulmane des plus sophistiquées. (…).
En 1159, les Almohades conquirent Tunis. En 1163, Abd al Mumin mourut et son fils Abou Yacoub Youssef se vengea de la résistance des Juifs aux ordres des Almohades en leur imposant la conversion forcée de façon encore plus stricte qu’auparavant. Par exemple, le fameux juge rabbinique Dayyan Rabbi Yehouda Hacohen ibn Shoushan fut brûlé vif devant une foule en délire pour avoir refusé de se convertir. (…).
Au XIII ème siècle, il y avait au Maghreb trois royaumes : le royaume des Mérinides au Maroc, des Zayyanides dans la région de Tlemcen et des Hafsides en Tunisie. (…) En 1460, le dernier souverain mérinide; Abd al Haq, choisit comme vizir un Juif, Aharon ben Batas. Toutefois, la situation des Juifs était devenue si précaire qu’en 1428 le roi du Maroc pensa les protéger en les confinant dans leur propre quartier, le mellah, situé près du palais royal, qui était aussi le centre administratif du gouvernement. Malgré les bonnes intentions à l’origine de la création du mellah, les Juifs eurent la pénible impression d’être exilés et isolés dans leur propre pays. Leurs craintes devaient s’avérer fondées lorsque, sous les Saadiens d’abord (1550-1650), puis sous les Alaouites (de 1666 jusqu’à aujourd’hui), des mellahs surgirent partout au Maroc afin de les grouper et de les isoler, et non de les protéger. Par exemple, en 1465, des Musulmans mécontents des Mérinides se ruèrent sur le mellah de Fès et en massacrèrent presque toute la population. Des attaques similaires devaient suivre un peu partout au Maroc et c’est ainsi que disparurent de nombreuses communautés. (…).
Sarah Taïeb-Carlen, Les Juifs d’Afrique du Nord, De Didon à de Gaulle, éditions Sépia, 2000, p. 45-53.