Poésie

Re : Poésie

tu as raison Aksel, ce poéme m'a fait aussi remonter à l'epoque ou j'etais enseignante dans une ecole privée, il faut etre humaniste pour etre un bon professeur.

j'avais renoué une belle relation avec mes eleves , et quand j'ai decidé de quitter le metier pour un autre, j'ai cru que se sera facile, mais c'est le contraire, la fin de cette année là, etait douleureuse, on s'est separé avec des larmes aux yeux, j'avais si triste que j'ai quitter tot la fete de la fin d'année.
apres , meme au nouveau travail , je ne cesse de penser a mes eleves, et a ma classe, parfois meme je crois les appercevoir devant mes yeux.
j'ai fait un effort pour depasser ce crise de separation, merci Zelhoud Farid pour ce beau poéme.
 
Re : Poésie

Azul Titirtassa
Azul Aksel
Je vous salue cordialement et poétiquement et je vous remercie pour vos très bonnes appréciations quant à mon poème"le début de la fin"
Je vous souhaite une bonne continuation et de très bonnes vacances
Amitiés
Farid Mohamed Zalhoud
Aday Tafraout Tamazgha
 
Re : Le début de la fin (a mes chers élèves et à Aghrabi en double dédicace)

Zalhoud said:
Le début de la fin


Dédié à mes chers élèves et à Aghrabi en double dédicace

Il y a cent trente trois fois
Que je vous reçois je crois
Avec amour soin et foi
Et bien des rires parfois

Bientôt cette salle sera déserte
Sans vous ni moi sans vie quelle perte
Quand pointe l'heure des odieux adieux
Nos yeux débordent d'un chagrin radieux

Sérieux cancre distrait voire rigolo
Riche pauvre chiche itou sans-stylo
Vous formez une boucle autour de moi
Et mes mirettes larmoient en émoi

L'on met main illico à la poche
Pour faire la fête parmi amis et proches
Ma foi déjà pensif et sage je vous vois
Chacune chacun sur son cent trente trois


Farid Mohamed Zalhoud
Aday tafraout Tamazgha

Azul M'kkurn fellak a Gema Farid!

Tu brilles de mille feu,tu fait honneur a tous les aît tefrawt et a tous imazighns g illa s'iâr!
Prend soin de toi ,de tes eleves et des tiens!

Je te souhaite une bonne continuation, et de bonnes vacances !

S tiddukla
 
Tanemmirt a gwma Aghrabi

Azul gwma Aghrabi
Je te remercie pour ton appréciation.Je suis content que mon poème te plaise.A mon tour,je te souhaite des très bonnes vacances,bien méritées!
Amitiés
Zalhoud
Aday tafraout tamazgha
 
Tiwwurga (Tarragt i ultma Titritasa)

Version amazighe

Tiwwurga
Tarragt i ultma Titritasa

Azzan:

Immi ha tawwargit
Lli zerigh gh ides inu
Yan iger azegzaw
Akkw ur ilin anaw
Gis ajjig n felilu
Tuga gh kwsan izamaren
Urar d igdad ssaren
Ha tatbirt tumlilt
Tetters f idmaren inu
Tsawl tenna tgessist
Fekigh ak tasarut ad
Inna gh tella temukrist
Mekenna iga w asad
Rad rzemn s tumert
S nit tezil tudert


Mas:

Iwi ssengh ma tezrit
Iwi ssengh ma tufit
Tawwargit tra tifawt
Tawwargit gis tilawt
Nekki zerigh yat tudfit
Tenghatt tayri n titrit
Tsemmghid akkw tifrawin
Tayell ar tifawin
Macc turrid ar akal
Lligh as imdi imal
Is tessent mad nnigh
A mumma n titt inu
Yak tudak tayri inu
Yan dagh iran iwwarg
Afgan ay lan amarg


la version française:



Rêves

L'enfant:

Maman voici le rêve
Que j'ai vu dans mon sommeil
Un champ verdoyant
Qui n'a nul semblable
Où pousse le coquelicot
L'herbe où paissent les moutons
Partageant le chant d'oiseaux
Voilà une colombe blanche
Qui atterrit sur mon flanc
Elle parle et me dit la pauvre:
"Je t'offre cette clé-là
Là où il y a un os
Quel que soit le cadenas
Il s'ouvrira de joie
La vie s'embellira"


Sa mère:

Fils,je sais ce que tu as vu
Fils,je sais ce que tu as eu
Le rêve a besoin de lumière
Le rêve est fait de réalité
Moi,j'ai songé d'une fourmis
Qui est éprise d'une étoile
S'est fait pousser des ailes
Et envolée vers les lumières
Mais retournée sur terre
Où l'attend son destin
Saisis-tu ce que je dis
O prunelles de mes yeux
Mon amour t'est assez
Qu'il rêve qui veuille rêver
Seul l'humain a nostalgie

Farid Mohamed Zalhoud

Aday Tafraout Tamazgha
 
Re : Poésie

Tanmirt Dda Zalhoud!
Un beau poème empli de merveilleux et de tendresse. Merci pour la versions française, bien que la version tamazight soit aisée et bien plus belle.
Gwmak
 
Re : Poésie

Tanmirt Dda Zalhoud!
Un beau poème empli de merveilleux et de tendresse. Merci pour la versions française, bien que la version tamazight soit aisée et bien plus belle.
Gwmak Abdellah Atanane, s tidukla.
 
Re : Poésie

Merci gwma amedyaze zalhouf farid pour cette dedicace que j'ai bien apprecier, quand je l'ai mis dans mon blog j'ai beaucoup chercher une image qui lui convenanait, j'ai trouvé une que je crois lui ressembler

avec mes salutations
 
Une nouvelle pour vous remercier Aksel,Aghrabi,Titiritasa et Lahcen

Nouvelle: Chronique d'Hypoc-Sur-Hart



A l'âme de Belaïd Ath Ali
A Aksel,Aghrabi,Titritasa et Lahcen










Epuisée, la bougie s’éteint sans préavis et le souvenir attisé par la quête de la tourmente, s’allume aussitôt, tentaculaire telle une pieuvre dont d’avides ventouses friandes de sang chaud et prisé, s’étaient aiguisées et déguisées à leur guise. Le sang ? Qui a osé encore une fois évoquer ce maudit liquide qui liquide ? Sachez que dorénavant, il na y plus de place dans ce monde immonde aux sentiments et dites-vous bien que la pompe à sang, chose pompeuse et trompeuse qu’est le coeur, ça pompe et ça trompe et point à la ligne.
Mieux vaudrait donc se fier à ces putains d’instincts ou à la rigueur se tenir à l’innommable et y vautrer. La bougie, répétons-le, s’éteint dans les ténèbres d’une Afrique ébénique, édénique par moments et ne voilà-t-il pas sur la couverture d’un trop bel album monté pièce par pièce par un vieux con de scout récemment reconverti à l’exotisme ,mille et une misères prises sur mesure, belles et bêtes icônes débordant de la paperasse et savamment assorties dune main on ne peut plus experte ?Quelle perte !Quelle perle est ce visage ridé au regard vidé de la vieille Fatou ,triste tante Targuie ,échappée au jeu Onusien pourvoyeur de riz charançonné et de lait périmé en poudre, prétextes pour résoudre un coup de foudre dont Fatou na rien à foutre ;ce visage,(quel syntagme nominal sujet majestueux voire en ses haillons des civilisations syphilitiques lunatiques !),dicte à l’écrivain solitaire un affreux suicide différé. Fatou tombe en désuétude ainsi que son Afrique sans fric, métaphorique et euphorique. Un ouvrage s’engage sans gages sur l’Amérique chimérique histoire de ressusciter l’Histoire amusante et combien même tragique (côté Indien) des Pilgrim Fathers battant pavillon vers le nouveau Monde en leur May Flower après tant de persécutions par un certain Henri roi d’Angleterre. Une fois chez les Aborigènes qu’ils surnommèrent illico les Peaux Rouges, les Visages Pâles, sobriquet qui sied aux nouveaux venus ,violèrent leur terre aux Indiens qu’ils mirent dans des réserves sans réserve. Le gobocop ça bombe torse et sang et avec lui ses comparses clownesques marionnettes avides de briques verdâtres en petits poulets de flics de la dernière pluie. Pour deux fois rien, un aventurier issu de la lie ferait bien l’Australie. L’Asie relevée aux épices à la sauce piquante, plat d’opium en phase d’euthanasie prétexte pour tant de guerres ; pourtant de trop, serait comme nous le fait savoir le Grand Timonier, une vaine tentative.

Il ne reste plus que l’Europe, la doyenne, la cicatrice, l’hysope, l’ambitieuse taupe. Stop. Ne fait-t-on pas de la bonne soupe dans de vieilles marmites, comme dit Casanova du terroir ?

Ainsi commence la chronique dHypoc-Sur-Hart, village qui se meurt, où l’eau manque, que les habitants moribonds quittent, où les bêtes crèvent. Partout puent des cadavres déchiquetés par les charognards, victimes de fièvre aphteuse, tas de pourriture nauséabonde et écoeurante jonchant le sol gercé des champs. Les sources sont taries et les arbres dénudés. La chaleur est étouffante, asphyxiante, insupportable…Seuls quatre couples ,une sorcière, un fou et trois gosses sont encore en vie au sein de cet enfer indescriptible qu’est Hypoc-Sur-Hart :Mytho Multigens, le veilleur de nuit ;sa femme Fabula, la boulangère ;Rigolo, leur fils ;Auguste Mensonge, le chauffeur de taxi ;son épouse Béatrice, l’institutrice ;leur fille Riotine ;Hubert Peaux, le forgeron ;Aubergine ,la paysanne, Ritro, leur fils ;Félix Cocu, le berger ;sa femme Matuoui , l’orpailleuse ;Félicitée Necropolis ,sage-femme sorcière et Zinzin Lafaux ,le fou du village.

C’est le matin et c’est probablement le dernier lever du soleil ;un soleil impitoyable ,ardemment dévastateur. Le ciel est d’un bleu délavé tirant sur le blanc .Le village, une cinquantaine de petites maisons, semble se morfondre dans un sommeil éternel. Une meute de chiens errants et méconnaissables, regard éteint corps las, est installée à l’entrée du village. Le silence est maître de ce lieu inouï. Seuls les hiboux hululent à tue-tête sur les toits des maisonnettes en bois. Un homme, probablement un étranger, cherche en vain un abri pour échapper aux rayons brûlants du soleil. Les chiens aboient faiblement laissant apparaître leurs crocs affûtés et menaçants sans prendre la peine de se relever. Les voyant collés aux creux qu’ils ont aménagés dans le sol, il continue son bonhomme de chemin suivant une sente qui craque sous ses souliers et s’assoit enfin sur le seuil dune cabane. Le visiteur entend à l’intérieur du logis un bâillement sonore suivi d’un cri semblable au feulement d’un tigre. Quoiqu’il reconnaisse bien qu’il s’agit d’un homme qui se réveille du pied gauche, il sursaute bêtement. La porte s’ouvre. Un jeune homme barbu, cheveux hirsutes, affublé d’un manteau de laine tout en loques, lui tend une main si sale que le visiteur a envie de dégueuler.

Heureusement, la peur lui serre la gorge et le sourire maladroit mais encourageant du villageois le rassure tout de même. Attentif, il prête l’oreille fine au récit de Zinzin le fou : «Je m’appelle Jean-Baptiste Lecomte, fils de Monseigneur Tristan Arthaud ,le premier brave homme à nous lâcher ,ma mère et moi, dans ce maudit trou. Ma pauvre mère qui répondait au nom d’Albertine Pépin s’est tirée une balle dans la tête. Ce fusil est à présent vide et inutile. Ne craignez rien. Il vaut mieux attendre la mort pour lui envoyer plein de glaviots sur sa gueule de merdier. Se suicider, descendre quelqu’un, mener un baroud contre autrui, n’est qu’une affaire de lâches. Je disais donc que nous attendons le retour promis de mon père qui est aussi le Père de tous ici, leur sauveur. Mais moi quon me surnomme Zinzin, je n’ai pas avalé cette pilule du retour. Je suis gai comme mes amis les enfants ; pourtant, au fond de moi se cache un autre homme sage comme une image ». Deux garçons et une fille viennent rejoindre Jean-Baptiste et le visiteur. Ce sont Ritreau, Rigolo et Riotine qui, indifférents et heureux, passent leur temps en compagnie du fou du village. Il est là riant à les voir et les invitant tendrement comme un grand-père au jeu du chameau. Il se met à quatre pattes se marrant de plus belle et les trois gosses, assis sur son dos, sont aux étoiles. C’est le comble du bonheur, remarque le scribe qui, ne sachant plus leur parler, sen va sans qu’ils sen aperçoivent car tellement absorbés par leur occupation.

Il longe un enclos probablement aménagé pour le bétail à présent crevé et remarque la présence dune femme vêtue tout en noir tenant à la main un balai. Il lui souhaite une bonne journée. La femme se lève, le fixe des yeux et se présente quoique le scribe ne lait point invitée : «Moi, je suis Félicitée Necropolis ; mon vrai nom, c’est Giselle Lejuste. Je suis sage-femme et guérisseuse. Tous les mômes d’ici ont vu le jour avec mes soins ; mais, personne ne m’en est reconnaissant. Pour me remercier, les gens dici me traitent de sorcière ; race ingrate ! Je n’ai pourtant jamais voulu de mal à qui que ce soit. Les grigris, les poils de souris orphelines, la cervelle d’hyène ne sont pas de mes manoeuvres douteuses. La solitude et l’exclusion me tuent à petit feu parmi ces petites gens à la fois naïves et impitoyables. Nous n’attendons plus que la mort fatale dans ce foutu bled. Monseigneur Tristan, c’est sûr, ne reviendra plus ; tout ça c’est du mensonge. Je dois m’éclipser impérativement cher monsieur ; l’orpailleuse s’amène ».

Une jeune femme, la trentaine à peine, belle, taille de guêpe, vêtue dune robe ample et rose, chemise et chaussures noires, s’approche dandinant et fredonnant un air lyrique et rustique. Le scribe n’en croit pas ses mirettes. Il se demande ce qu’une beauté pareille vient foutre dans cette fournaise. La frange quelle étale sur son front hautain et noble l’envoûte et le désarçonne, lui qui ne peut s’empêcher de la toiser en salivant on dirait devant un gâteau succulent, l’aborde arborant un sourire éclatant d’envie et de curiosité, d’admiration et de compassion à la fois. La belle femme lui fait part de son récit fabuleux qu’il tente de noter avec célérité et soin : « Permettez-moi de me présenter ! Je m’appelle Matuoui Cocu, l’orpailleuse pour les intimes. Le destin a voulu que je fasse ménage avec un homme qui préfère ses brebis, son chien, sa flûte et le pâturage à sa pauvre épouse. Jamais Félix ne ma adressé une parole tendre ni un compliment. L’enfer a toujours été ma demeure à moi. Mais, la compensation parbleu existe bel et bien. Mon corps, chair faible, n’est plus un secret pour personne ici. Je suis la putain respectueuse, la vraie poule aux oeufs d’or qui dort avec les dragueurs professionnels et les adolescents novices en la matière. Je suis celle qu’on pénètre sans nulle honte, qu’on piétine sans sou, sans tendresse, sans merci ; l’orpailleuse bredouille, vieille douille, dinde cocue. Excusez-moi cher monsieur, mon récit pue l’ordure moite et dégueulasse du métier le plus ancien au monde et sachez que je n’en suis guère fière et que je suis la capitale la plus ancienne de la tristesse comme dit un poète Arabe. A présent, je me casse ; Aubergine nous épie ». Matuoui s’éloigne non sans son clin d’oeil habituel destiné au scribe éberlué.


La paysanne s’amène et s’assoit à même le sol, épuisée mais heureuse de savoir que l’homme est venu prêter l’écoute aux gens malheureuses et qu’il note soigneusement sur son cahier d’écolier tout ce que les femmes et les fous lui racontent. Encouragée par l’écrivain, Aubergine entame son histoire : « Malheur à celui qui veuille changer le monde ! Aubergine est à votre disposition cher monsieur. Il ne reste plus de Miss Hypoc-Sur-Hart des années soixante-dix qu’une silhouette évanescente. Les labours, les travaux pénibles champêtres ont déplumé, pressé, dépiauté une créature jadis douce telle une colombe. J’étais une sylphide, une statuette vivante, une beauté inégalée et je hantais les rêves de tous les jeunes du village. Le sort a voulu me lier à un pigeon, un forgeron sans coeur, une brute qui façonne le fer à sa manière, bourreau et victime, et qui, la nuit venant, se métamorphose en chat ronronnant, renflant, un mort vivant quoi…je serai brève mon brave scribe car d’autres femmes attendent impatiemment leur tour pour venir vous faire part de leur témoignage. Aux épaves, j’appartiens ; j’étais leur lis à la fleur de l’âge, leur belle rose à tous, tous ces insectes qui butinaient et qui crèvent présentement. Maintenant, je suis la lie que tous évitent et que vite ils lâchent. Personne ne vient plus arracher des aubergines de mon potager. Que de goinfres ! Que de boulimiques ! Me voici qui m’apitoie sur leur destin, leur fin de disette, de désolation. Sachez que je n’ai plus de dents pour la boutade. Le seul espoir qui me lie encore à cette vie de chienne, à cette chienne de vie plutôt est les risettes des trois bambins et les cris innocents de Zinzin. J’espère avoir vidé mon sac ; je prends congé de vous car Béatrice attend son tour ».

Béatrice, jeune femme rasant la trentaine, en blouse blanche quelle ne quitte jamais, aux lunettes médicales qui occupent presque la moitié de son visage petit , rond et pâle comme un sou, nez droit, bouche arquée, taille moyenne, poitrine bombée, bassin assez large, jambes en parenthèses avec des mollets trop charnus ,salue l’étranger froidement et sans réfléchir, balance son lot en vrac : « Vous êtes un vaste océan recevant de sales fleuves et moi une chaste veuve sujette à un faste et non séant mari décevant. Vous êtes l’éboueur de nos souffrances et le balayeur de nos outrances et je suis l’acerbe gerbe de verbes sans verve, râleuse, rageuse, fumiste jetant l’anathème et proférant le blasphème…riveuse de clous, rimeuse d’iambes, ortie qui démange, herbe parasite qui dérange, ange et diable à la fois. Vous êtes témoin et martyr, héros de trop dans l’épopée apocalyptique et nous, les femmes et les fous, sommes votre cause perdue d’avance .Si l’encre pouvait par un vocable magique changer notre parabole tragique des aveugles, la paix serait la paix et non pas une colombe poignardée.»

Fabula, la femme qui clôt la chronique dHypoc-Sur-Hart, pages noircies par un étranger avec l’encre de son coeur, prend la parole : « Ici, les hommes ne parlent pas ; ils grognent, bouffent, font des mômes, jouent aux cartes et se cassent la pipe sans histoires. Nous les femmes, les oies qui se disputent la parole, nous jacassons ensemble sans pouvoir en finir. Causer, n’est-ce pas monsieur ? Cà fait du bien comme écrire. Quand on n’attend plus rien au monde, quand on réalise que l’on se répète, la vie, même riche, même heureuse, même longue, n’est qu’un châtiment absurde. Parler est donc le seul acte expert substitut de l’inexprimable. »

La femme s’éloigne. Le visiteur ferme les guillemets sur l’inexprimable, vocable qui résonne en son être tel un écho. Il émiette son cahier et en froisse des bouts de papier qu’il lance au ciel de poisse en s’éloignant, les yeux fixés sur l’horizon crépusculaire.



Farid Mohamed Zalhoud

Aday Tafraout Maroc
 
Une nouvelle pour vous remercier Aksel,Aghrabi,Titiritasa et Lahcen

Nouvelle: Chronique d'Hypoc-Sur-Hart



A l'âme de Belaïd Ath Ali
A Aksel,Aghrabi,Titritasa et Lahcen










Epuisée, la bougie s’éteint sans préavis et le souvenir attisé par la quête de la tourmente, s’allume aussitôt, tentaculaire telle une pieuvre dont d’avides ventouses friandes de sang chaud et prisé, s’étaient aiguisées et déguisées à leur guise. Le sang ? Qui a osé encore une fois évoquer ce maudit liquide qui liquide ? Sachez que dorénavant, il na y plus de place dans ce monde immonde aux sentiments et dites-vous bien que la pompe à sang, chose pompeuse et trompeuse qu’est le coeur, ça pompe et ça trompe et point à la ligne.
Mieux vaudrait donc se fier à ces putains d’instincts ou à la rigueur se tenir à l’innommable et y vautrer. La bougie, répétons-le, s’éteint dans les ténèbres d’une Afrique ébénique, édénique par moments et ne voilà-t-il pas sur la couverture d’un trop bel album monté pièce par pièce par un vieux con de scout récemment reconverti à l’exotisme ,mille et une misères prises sur mesure, belles et bêtes icônes débordant de la paperasse et savamment assorties dune main on ne peut plus experte ?Quelle perte !Quelle perle est ce visage ridé au regard vidé de la vieille Fatou ,triste tante Targuie ,échappée au jeu Onusien pourvoyeur de riz charançonné et de lait périmé en poudre, prétextes pour résoudre un coup de foudre dont Fatou na rien à foutre ;ce visage,(quel syntagme nominal sujet majestueux voire en ses haillons des civilisations syphilitiques lunatiques !),dicte à l’écrivain solitaire un affreux suicide différé. Fatou tombe en désuétude ainsi que son Afrique sans fric, métaphorique et euphorique. Un ouvrage s’engage sans gages sur l’Amérique chimérique histoire de ressusciter l’Histoire amusante et combien même tragique (côté Indien) des Pilgrim Fathers battant pavillon vers le nouveau Monde en leur May Flower après tant de persécutions par un certain Henri roi d’Angleterre. Une fois chez les Aborigènes qu’ils surnommèrent illico les Peaux Rouges, les Visages Pâles, sobriquet qui sied aux nouveaux venus ,violèrent leur terre aux Indiens qu’ils mirent dans des réserves sans réserve. Le gobocop ça bombe torse et sang et avec lui ses comparses clownesques marionnettes avides de briques verdâtres en petits poulets de flics de la dernière pluie. Pour deux fois rien, un aventurier issu de la lie ferait bien l’Australie. L’Asie relevée aux épices à la sauce piquante, plat d’opium en phase d’euthanasie prétexte pour tant de guerres ; pourtant de trop, serait comme nous le fait savoir le Grand Timonier, une vaine tentative.

Il ne reste plus que l’Europe, la doyenne, la cicatrice, l’hysope, l’ambitieuse taupe. Stop. Ne fait-t-on pas de la bonne soupe dans de vieilles marmites, comme dit Casanova du terroir ?

Ainsi commence la chronique dHypoc-Sur-Hart, village qui se meurt, où l’eau manque, que les habitants moribonds quittent, où les bêtes crèvent. Partout puent des cadavres déchiquetés par les charognards, victimes de fièvre aphteuse, tas de pourriture nauséabonde et écoeurante jonchant le sol gercé des champs. Les sources sont taries et les arbres dénudés. La chaleur est étouffante, asphyxiante, insupportable…Seuls quatre couples ,une sorcière, un fou et trois gosses sont encore en vie au sein de cet enfer indescriptible qu’est Hypoc-Sur-Hart :Mytho Multigens, le veilleur de nuit ;sa femme Fabula, la boulangère ;Rigolo, leur fils ;Auguste Mensonge, le chauffeur de taxi ;son épouse Béatrice, l’institutrice ;leur fille Riotine ;Hubert Peaux, le forgeron ;Aubergine ,la paysanne, Ritro, leur fils ;Félix Cocu, le berger ;sa femme Matuoui , l’orpailleuse ;Félicitée Necropolis ,sage-femme sorcière et Zinzin Lafaux ,le fou du village.

C’est le matin et c’est probablement le dernier lever du soleil ;un soleil impitoyable ,ardemment dévastateur. Le ciel est d’un bleu délavé tirant sur le blanc .Le village, une cinquantaine de petites maisons, semble se morfondre dans un sommeil éternel. Une meute de chiens errants et méconnaissables, regard éteint corps las, est installée à l’entrée du village. Le silence est maître de ce lieu inouï. Seuls les hiboux hululent à tue-tête sur les toits des maisonnettes en bois. Un homme, probablement un étranger, cherche en vain un abri pour échapper aux rayons brûlants du soleil. Les chiens aboient faiblement laissant apparaître leurs crocs affûtés et menaçants sans prendre la peine de se relever. Les voyant collés aux creux qu’ils ont aménagés dans le sol, il continue son bonhomme de chemin suivant une sente qui craque sous ses souliers et s’assoit enfin sur le seuil dune cabane. Le visiteur entend à l’intérieur du logis un bâillement sonore suivi d’un cri semblable au feulement d’un tigre. Quoiqu’il reconnaisse bien qu’il s’agit d’un homme qui se réveille du pied gauche, il sursaute bêtement. La porte s’ouvre. Un jeune homme barbu, cheveux hirsutes, affublé d’un manteau de laine tout en loques, lui tend une main si sale que le visiteur a envie de dégueuler.

Heureusement, la peur lui serre la gorge et le sourire maladroit mais encourageant du villageois le rassure tout de même. Attentif, il prête l’oreille fine au récit de Zinzin le fou : «Je m’appelle Jean-Baptiste Lecomte, fils de Monseigneur Tristan Arthaud ,le premier brave homme à nous lâcher ,ma mère et moi, dans ce maudit trou. Ma pauvre mère qui répondait au nom d’Albertine Pépin s’est tirée une balle dans la tête. Ce fusil est à présent vide et inutile. Ne craignez rien. Il vaut mieux attendre la mort pour lui envoyer plein de glaviots sur sa gueule de merdier. Se suicider, descendre quelqu’un, mener un baroud contre autrui, n’est qu’une affaire de lâches. Je disais donc que nous attendons le retour promis de mon père qui est aussi le Père de tous ici, leur sauveur. Mais moi quon me surnomme Zinzin, je n’ai pas avalé cette pilule du retour. Je suis gai comme mes amis les enfants ; pourtant, au fond de moi se cache un autre homme sage comme une image ». Deux garçons et une fille viennent rejoindre Jean-Baptiste et le visiteur. Ce sont Ritreau, Rigolo et Riotine qui, indifférents et heureux, passent leur temps en compagnie du fou du village. Il est là riant à les voir et les invitant tendrement comme un grand-père au jeu du chameau. Il se met à quatre pattes se marrant de plus belle et les trois gosses, assis sur son dos, sont aux étoiles. C’est le comble du bonheur, remarque le scribe qui, ne sachant plus leur parler, sen va sans qu’ils sen aperçoivent car tellement absorbés par leur occupation.

Il longe un enclos probablement aménagé pour le bétail à présent crevé et remarque la présence dune femme vêtue tout en noir tenant à la main un balai. Il lui souhaite une bonne journée. La femme se lève, le fixe des yeux et se présente quoique le scribe ne lait point invitée : «Moi, je suis Félicitée Necropolis ; mon vrai nom, c’est Giselle Lejuste. Je suis sage-femme et guérisseuse. Tous les mômes d’ici ont vu le jour avec mes soins ; mais, personne ne m’en est reconnaissant. Pour me remercier, les gens dici me traitent de sorcière ; race ingrate ! Je n’ai pourtant jamais voulu de mal à qui que ce soit. Les grigris, les poils de souris orphelines, la cervelle d’hyène ne sont pas de mes manoeuvres douteuses. La solitude et l’exclusion me tuent à petit feu parmi ces petites gens à la fois naïves et impitoyables. Nous n’attendons plus que la mort fatale dans ce foutu bled. Monseigneur Tristan, c’est sûr, ne reviendra plus ; tout ça c’est du mensonge. Je dois m’éclipser impérativement cher monsieur ; l’orpailleuse s’amène ».

Une jeune femme, la trentaine à peine, belle, taille de guêpe, vêtue dune robe ample et rose, chemise et chaussures noires, s’approche dandinant et fredonnant un air lyrique et rustique. Le scribe n’en croit pas ses mirettes. Il se demande ce qu’une beauté pareille vient foutre dans cette fournaise. La frange quelle étale sur son front hautain et noble l’envoûte et le désarçonne, lui qui ne peut s’empêcher de la toiser en salivant on dirait devant un gâteau succulent, l’aborde arborant un sourire éclatant d’envie et de curiosité, d’admiration et de compassion à la fois. La belle femme lui fait part de son récit fabuleux qu’il tente de noter avec célérité et soin : « Permettez-moi de me présenter ! Je m’appelle Matuoui Cocu, l’orpailleuse pour les intimes. Le destin a voulu que je fasse ménage avec un homme qui préfère ses brebis, son chien, sa flûte et le pâturage à sa pauvre épouse. Jamais Félix ne ma adressé une parole tendre ni un compliment. L’enfer a toujours été ma demeure à moi. Mais, la compensation parbleu existe bel et bien. Mon corps, chair faible, n’est plus un secret pour personne ici. Je suis la putain respectueuse, la vraie poule aux oeufs d’or qui dort avec les dragueurs professionnels et les adolescents novices en la matière. Je suis celle qu’on pénètre sans nulle honte, qu’on piétine sans sou, sans tendresse, sans merci ; l’orpailleuse bredouille, vieille douille, dinde cocue. Excusez-moi cher monsieur, mon récit pue l’ordure moite et dégueulasse du métier le plus ancien au monde et sachez que je n’en suis guère fière et que je suis la capitale la plus ancienne de la tristesse comme dit un poète Arabe. A présent, je me casse ; Aubergine nous épie ». Matuoui s’éloigne non sans son clin d’oeil habituel destiné au scribe éberlué.


La paysanne s’amène et s’assoit à même le sol, épuisée mais heureuse de savoir que l’homme est venu prêter l’écoute aux gens malheureuses et qu’il note soigneusement sur son cahier d’écolier tout ce que les femmes et les fous lui racontent. Encouragée par l’écrivain, Aubergine entame son histoire : « Malheur à celui qui veuille changer le monde ! Aubergine est à votre disposition cher monsieur. Il ne reste plus de Miss Hypoc-Sur-Hart des années soixante-dix qu’une silhouette évanescente. Les labours, les travaux pénibles champêtres ont déplumé, pressé, dépiauté une créature jadis douce telle une colombe. J’étais une sylphide, une statuette vivante, une beauté inégalée et je hantais les rêves de tous les jeunes du village. Le sort a voulu me lier à un pigeon, un forgeron sans coeur, une brute qui façonne le fer à sa manière, bourreau et victime, et qui, la nuit venant, se métamorphose en chat ronronnant, renflant, un mort vivant quoi…je serai brève mon brave scribe car d’autres femmes attendent impatiemment leur tour pour venir vous faire part de leur témoignage. Aux épaves, j’appartiens ; j’étais leur lis à la fleur de l’âge, leur belle rose à tous, tous ces insectes qui butinaient et qui crèvent présentement. Maintenant, je suis la lie que tous évitent et que vite ils lâchent. Personne ne vient plus arracher des aubergines de mon potager. Que de goinfres ! Que de boulimiques ! Me voici qui m’apitoie sur leur destin, leur fin de disette, de désolation. Sachez que je n’ai plus de dents pour la boutade. Le seul espoir qui me lie encore à cette vie de chienne, à cette chienne de vie plutôt est les risettes des trois bambins et les cris innocents de Zinzin. J’espère avoir vidé mon sac ; je prends congé de vous car Béatrice attend son tour ».

Béatrice, jeune femme rasant la trentaine, en blouse blanche quelle ne quitte jamais, aux lunettes médicales qui occupent presque la moitié de son visage petit , rond et pâle comme un sou, nez droit, bouche arquée, taille moyenne, poitrine bombée, bassin assez large, jambes en parenthèses avec des mollets trop charnus ,salue l’étranger froidement et sans réfléchir, balance son lot en vrac : « Vous êtes un vaste océan recevant de sales fleuves et moi une chaste veuve sujette à un faste et non séant mari décevant. Vous êtes l’éboueur de nos souffrances et le balayeur de nos outrances et je suis l’acerbe gerbe de verbes sans verve, râleuse, rageuse, fumiste jetant l’anathème et proférant le blasphème…riveuse de clous, rimeuse d’iambes, ortie qui démange, herbe parasite qui dérange, ange et diable à la fois. Vous êtes témoin et martyr, héros de trop dans l’épopée apocalyptique et nous, les femmes et les fous, sommes votre cause perdue d’avance .Si l’encre pouvait par un vocable magique changer notre parabole tragique des aveugles, la paix serait la paix et non pas une colombe poignardée.»

Fabula, la femme qui clôt la chronique dHypoc-Sur-Hart, pages noircies par un étranger avec l’encre de son coeur, prend la parole : « Ici, les hommes ne parlent pas ; ils grognent, bouffent, font des mômes, jouent aux cartes et se cassent la pipe sans histoires. Nous les femmes, les oies qui se disputent la parole, nous jacassons ensemble sans pouvoir en finir. Causer, n’est-ce pas monsieur ? Cà fait du bien comme écrire. Quand on n’attend plus rien au monde, quand on réalise que l’on se répète, la vie, même riche, même heureuse, même longue, n’est qu’un châtiment absurde. Parler est donc le seul acte expert substitut de l’inexprimable. »

La femme s’éloigne. Le visiteur ferme les guillemets sur l’inexprimable, vocable qui résonne en son être tel un écho. Il émiette son cahier et en froisse des bouts de papier qu’il lance au ciel de poisse en s’éloignant, les yeux fixés sur l’horizon crépusculaire.



Farid Mohamed Zalhoud

Aday Tafraout Maroc
 
Re : Poésie

quel belle nouvelle, j'etais emue en la lisant, je suis loin d'etre une critiquante de l'art, mais j'ai un sens de lecture a qui j'e faisais bien confiance, a la premiére lecture provisoire j'ai remarqué que c'est fort la description des personnages, ce qui nous faisait relié a elles comme si c'est vrais, aussi une forte maitrise de la langue litteraire francaise que j'ai souhaité acquier un jour, et que j'ai regretté de ne pas le faire pendant mes etudes.
aussi je dirais que je dois le relire , j'avais l'impression de lire un ecrivain de ces siecles d'or européen.

merci de nous l'avoir dedier farid
 
Re : Poésie

c'est fort.j'avoue qu'un bouquin écrit dans ce style,je ne le lirai jamais,cependant j'ai senti une animosité que je rejet pertinemment
 
Re : Poésie

ifidt n wayyuz i trabbut n teghmert a!



Yat tqessult yadtn seg izlan n tayri ,digsen kra nna llan tturarn ayt Aissa zman g uhidus nsen .

Gharn iysan irra tn yan bu-wehédadiy

araàa ns ixulf

a rebbi hédtut i bab ns awa!

**

Cci-d tafrut an-neddu gher tehbibin

amma mmutgh amma nghigh

amma nàayd-d labas awa!

**

Wella amk mmutgh ur annigh wayenhùubba

yeggar id wakal s afella mghar enn udrgh awa!

**

Ayd szeydegh ayd hétalgh

a y amlal ur i tektabd

**

A turtit n wadtil iàla-m ugadir

wenna km icethan zsirm ur illi ubrid

**

A y amarg a y aneszraniy

agh isikkin i tizza àlanin

amma mmutgh amma nengha ka

xf id- mmwalln tiberrkanin.

**

A wadda ur inyin tadawt uyis

ula yawy zzin ixub as wadtu.

**

A y amarg ula manis ak naghul

mk ak nuli àari qqn ad as talid.

**

àawn a rebbi wenna mi nnumn idtidan ns udi

ar tigira yaghul ar k ittett a y abazin !

**

Asif n lehwa da k kkatent lmujat

yiwi k a y aàewwam daccen wenna ur t igin.

**

Kkigh-d isemdtal

ktigh wayenhùbba

tamer titd i weghrib

gin-d waman lmujat.

**

àawd i a y iminw tin Ghilan

llig ettudj mm-idulal

ikk aseggwas izawg awa!

**

Ilula-d w ayur g tizza àlanin

grut as tuga a widda t yannin.
 
Re : Poésie

han sin izlan irwasn anzsi .


Ur da yettiri lkenz awal içeddan
ghas ifesti as t ttasin ttdelba .


**
Yufa wegru taghbalut ar issenghad llgha
akw ur ett yiwi g buxxa nna g iqqen fad arwa.
 
Re : Poésie

Titritasa Lahcen Aksel Aghrabi
Azul d tanemmirt nnun bahra irghan f iwaliwen nnun zilnin zelinin s tallast tamezyant inu"Chronique dHypoc-Sur-Hart"
Ar timlilit ultma d aytma
Gwmatun Zalhoud

Azul Quoi!

Quoi! Quoi? Wak wak a quoi!On ne cherche pas à plaire;la compassion est gratuite et l'ignorance grave!Avez-vous souffert pour la connaissance?Rejeter est un mot aisé à dire pour fuir...Les sages ont tout compris sauf qu'ils doivent se taire!
AmitiésZalhoud
 
Asays n iniren( I ultma Hindi Zahra)

ASAYS N INIREN

I ultam Hindi Zahra


Zerigh itran azal
Is sufan iw akal
S tumert nw awal
Ha tayri nk ay afal
Tuf tamment n uslal


Zegh ul nnigh azul
Usays ann ira w ul
Izil iffaw isul
Ijujjeg ijja imellul
Isd igni s usenflul


Ha itran n Tamazgha
Kra igan yan ismergha
Tamazight ghw angha
Zund tagwella tergha
Yan mur tddegh tengha


Tussena zilent a yan
Ur irin aqqeryan
Idus ufgan igan
Zund tassemi n ifergan
Ad gherin staran


Ay asays n iniren
Lligh ttersen itbiren
D igadad ar ttiriren
Ar gemmin ar sifriren
Isan is rad gis ghiren


Amedyaz ameksa
N tutlayt gh tyessa
Ur ifessa isaqsa
Tasa nes igan tansa
Tayri tensa tefsa


Farid Mohamed Zalhoud
Aday Tafraout Tamazgha
 
Re : Poésie

MaTLx i kra...I

i gmatx amdyazn i3zzan ZALHUD , uLa kuLLu imdyzn yaDnin , uLa istmatnx TIMDYAZIN atnt ur nttu !

a ghas ayga dL3id MQuRn ufixk .
a LLix nZRa winu ZRnanx nTRh .
uriyi tgit i TNZ a mammi misx .
aggik NDFuR LghRD arixt nkmmL .
urra ssar gik nfL ad Rmix tamank .
iMRzèg xLLuz mad iran tamans .
imim ad ran midn aggisn shLficn .

ayyuz nnun aMQRan !
gmatun :

ABDESLAM NASSEF :)
 
Re : Poésie

digh kra n izlan ed skuccdtegh sya-usya!


A yimnayn g illa wehédadiy
n Mulay Abdelqadr Jjilali
beddat i tmara nw .

**
Adday sennedgh ar i tent iggar w ul inw
ar snuygh ar nsugguz
i mag-gan lemsayl .

**
Hagh ak tiqett a y ul ihùubban
wenna wer ineqqa wemarg ghifi
max ad i ynegh winns! ?

**
Mani lmubbwer ?
mani ddehb adday teqqimd
ammas n unwal
tgid a Yetto gar taxamt !

**
Gulan-d iszeyyadtn tamazirt a y uccn
aley s adrar g illa wexlidj issemnaàn.

**
Adday sennedgh ar i tesmittdiw titd inw
imettdawn ibzeg wattag nna gigh ghur ixf .

**
Gigh aghrib g tmazirt n middn
a rebbi ferrej ghifi ad awdtegh tinw.

**
Gigh ahéyudt
iga y i rebbi d-ahéyudt
ar dtemmàegh aslix n taghatd
ad i gin taxamt !

**
Idda àlaxir s wadda ylan imeksawn n w ulli
uma bu-lmizan n xizzu ig as aàekkwaz i tmara .

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Illa webrid iszfa i winna t itdeffurn
kuyiwn d-lafàal nns ay et ittejbarn .

**
A sin ighanimn iga rebbi g lbur
gar-rray ay kwn issufghen i waman .

**
Cuf anejjar ig tariyt ghif kradt
da ttemsighin irekkabn s iwerzan !

**
...artg
 
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