Que pensez-vous de la loi sur la création d'un berbère commu

Avec tout mon respect Gosgine, je ne partage pas ton point de vue, bien que tes arguments tiennent la route (je parle des exemples avancés). Tout d’abord parce que la standardisation n’est pas une question de littérature, s’il fallait qu’un écrit, on en a des tonnes et si tu veux, je peux te fournir une bibliographie d’Amazigh de six milles références !!! Et cela n’est qu’une goutte d’eau du torrent que représentent les écrits Amazighs, et ils augmentent de jour en jour !!
La standardisation est tout d’abord, une question d’enjeu politique dans un premier temps. Puisque seule une vraie volonté politique pourrait concrétiser ce rêve, ambition qui est devenue une réalité inévitable !! La question qui se pose n’est plus si on doit standardiser, mais quand et surtout comment ??
La standardisation passe par une étude du tronc commun que présentent les divers dialectes de l’Amazigh, et donc une base concrète commune. Dans un deuxième, il sera question d’étudier les particularités de chaque dialecte, à tous les niveaux : syntaxique, morphologique, sémantique, sémiotique, lexicale, phonétique, phonologique etc. Ceci permettra de garder la particularité, et l’originalité de chaque dialecte, ce dont résultera un enrichissement de l’Amazigh même : synonymie, antonymie, polysémie etc. Bien sur cela ne sera pas toujours possible et donc un sacrifice devra être fait, c’est une condition inévitable !!
Pour résumer, la standardisation de l’Amazigh ne doit pas et ne se fera pas, en standardisant Tachlhit, mais en standardisant le brassage logique, étudié dans toutes ses dimensions linguistiques et sociolinguistiques ( pour ne citer que cela), de tous les dialectes respectivement décortiqués !
C’est plus logique, équitable et enrichissant et surtout évite d’avoir recours à l’arabe ou autre langue pour la désignation de tout mot n’existant pas en Tachlhit !!!
 
On va y arriver :-fla :-az même si le "monde arabe" risque de tout faire pour que cela n'arrive pas :-fla
 
Si tu vois des gens qui ont écrit des livres EN tamazight (6000 me semble un rêve fou !), alors tu contactes immédiatement le réseau Volubilis constitué de 3 universités européennes et ils te les éditeront après correction ! Ils n'attendent que ça ! Or les propositions viennent au compte goutte.
www.amazighonline.com/volubilis
Pour te donner un exemple de tentatives de lancer un parler, lis le dernier recueil de contes de Ag Wawelkaz qui est écrit en tachelheit des Aït Merghad (avec les mots correspondants en tassousiyt mis entre parenthèses pour que les autres locuteurs puissent les lire) et un lexique de 500 mots. Moi, qui vient du Souss, cela ne me dérangerait pas que mes enfants apprennent (lire et écrire) le Tachelheit de cette région pour autant que quand je leur parle en tassoussiyt, ils me répondent. Je préfère le parler de cette région pour sa pureté que le nôtre qui est contaminé à 20-30% de khoroto !
Pour ce qui est de ta thèse sur la méthode à suivre pour la standardiser, je ne peux qu'être d'accord sur la théorie mais si je dois attendre que ces bons à rien s'occupent de l'avenir linguistique et idéologique de mes enfants, alors cela risque d'arriver trop tard...
Amitiés
 
je retrouve beaucoup de vérités dans ce que tu as développeé (attn : Takfarinas) et je suis contente que tu prennes en compte mes propos. Je constate effectivement que les mots arabes ont envahis notre berbère et je l'ai regretté à partir du moment où j'ai su que c'était de l'arabe.
Aujourd'hui, avec l'aide de mes parents j'essaie de retrouver certaines particularités qui ont été effacés par l'arabe et effectivement par rapport au souss, notre chleuh de la région de Ouarzazate est truffé de petit mot par-ci par-la.
Il est possible que ce projet soit une bonne chose mais ne crois-tu pas que mes efforts seront vains. Si j'arrive à récupérer quelques mots de mon dialecte, et que cette langue unique vienne à moi ou à mes futurs enfants pour en quelque sorte donner un nouveau souffle à notre dialècte, je risquerai de ne pas retrouver les mots qui correspondent à mon dialectes (pour ne pas être égoiste).
Est-ce que dans ce projet, dans le dictionnaire les mots, les différents synonymes auront une mention indiquant de quelle région ils viennent respectivement). A partir de la, je serai plus convaincue, mais si comme tu le disais ou l'un de nos co-lecteurs les différents mots pour designer la femme sont confondus sans distinction là j'aurai plus de mal à l'accepter.
En somme, il faut vraiment que je planche sur le sujet pour avoir toutes les donnes et me faire à l'idée que ce projet est sur les rails et qu'il arrivera coûte que coûte à destination. Mais, je reste toujours aux aguets.
Et je reste toujours à l'écoute.
 
En effet, les mots du lexique distinguent aussi ceux du Souss qui sont mis entre parenthèses.
Achète le livre : il est à la FNAC ou dans toute bonne librairie de France et de Belgique et tu jugeras sur pièce.
 
Azul tout le monde,
Pour ceux que ça intéresse, voici l’œuvre en question. Seulement vous devez savoir que ce n'est pas une analyse d'un thème ou un autre ou une approche, mais une oeuvre dont le rôle consiste à répertorier un grand nombre, 6000 ref, d'écrits portant sur les divers domaines de l'Amazigh et ce dans un cadre international. Son apport est de diriger directement le chercheur vers les divers écrits sur sa recherche:
EXEMPLE:
Vous cherchez la poésie du Sous, Vous allez dans Poésie, Maroc, Agadir: "Amarg" Abdellah El mountassir !! C'est magique. Mais il faudra chercher l’œuvre de El mountassir dans les bibliothèques des universités. Pour Amarg, il est assez récent, vous avez des chances de le trouver à St-Denis Paris 8.




Langues et littératures berbères des origines à nos jours
Bibliographie internationale


par Lamara BOUGCHICHE
Préface de Lionel Galand
Ibis Press, Paris, 1997
Plus de 6000 références et 2300 auteurs.
Dans la collection Sources berbères anciennes et modernes, un premier ouvrage présentant le recensement complet des écrits de recherche et du vulgarisation sur l’ensemble des langues et littératures berbères, de l’Egypte aux Canaries et d’Alger au Mali et au Niger.

La référence indispensable à tous ceux qui s’intéressent aux cultures berbères.

Les langues berbères sont parlées actuellement par environ 20 millions de personnes (notamment les Kabyles, les habitants du Mzab et des Aurès, les Berbères du Maroc, les Touaregs). Elles ont donné lieu à une production littéraire très riche et à de multiples études.

Ce répertoire, en constitue la première bibliographie internationale et rétrospective de grande envergure. Il recense les ouvrages, les articles de périodiques et les thèses qui traitent de tous les aspects de la linguistique et des littératures orales et écrites. On y trouve également un grand choix d’études anthropologiques et historiques des sociétés concernées.

Son contenu témoigne de l’intérêt porté aux langues et aux cultures berbères par de nombreux chercheurs. Il témoigne aussi de la vitalité de la tradition orale et de la fécondité des écrivains et des chercheurs berbères ou berbérisants. Le lecteur y trouvera non seulement les références des uvres des grands écrivains (Boulifa, Mammeri, Amrouche) ou de leurs précurseurs, celles des chanteurs-poêtes, mais aussi les centaines de travaux qui leur ont été consacrés. Au total, plus de 6 000 références complètes, correspondant aux travaux de 2 300 auteurs, organisées sur un plan de classement et accessibles par un index des auteurs.

A l’heure où les Berbères se sentent de plus en plus concernés par leurs cultures, ce répertoire vient à point. Il servira de guide pratique aux Berbères eux-mêmes et à tous ceux qui s’intéressent au domaine maghrébin, étudiants et chercheurs, documentalistes, journalistes et simples lecteurs curieux de civilisations dont est issue la moitié de l’immigration maghrébine en France.

L’auteur, ancien professeur de philosophie, chercheur en littérature kabyle, collaborateur de la revue Awal, est bibliothécaire à la Bibliothèque nationale de France.

Lamara Bougchiche
Langues et littératures berbères
Bibliographie internationale
de plus de 6000 références,
de 2300 auteurs.
446 pages - Prix public : 33,50 €
 
Oui mais concernant la production , on parlait explicitement de textes en Tamazight.

Là le chiffre chute.
 
Je pense qu'on s'est mal compris!! Pour moi on ne peut pas parler de production en tamazight, tant qu'il n'y aura pas une langue écrite!! Toutes les études faites et qui sont indispensables a l'essor de l'Amazigh n'auraient jamais pu être faites en tamazight, premièrement car la communauté scientifique ne la parle pas forcement, une enquête ethnolinguistique, sociolinguistique ou même phonologique ne nécessite pas une connaissance de la langue mais une connaissance des théories du domaine en question, et c'est soit en français soit en anglais!! Mais pas du tout en tamazight! Ceux qui sont faits en tamazight sont au stade primaire, a savoir la collecte, qui a une grande importance!! Dans ce cas ce que tu appèles tamazight, se retrouvera dans l'ancien problème de transcription, faut-il l'écrire en arabe, en latin ou encore en phonétique? Donc, ce n'est pas vraiment du tamazight !! Qu’est ce que tu en penses, mon cher Agerzam??



[ Edité par Takfarinas le 26/8/2004 10:41 ]

[ Edité par Takfarinas le 26/8/2004 10:43 ]
 
Je pense qu'il a y a des textes et livres écrits en Tamazight, ils sont écrits en alphabet latin et tout à fait lisible.

exemple : www.amazighonline.com
 
oui je le sais, recemment j'ai travaillé sur des ecrits: L.Galland. Mais ce n'est pas du tamazight, c'est une transcription du tamazight, on peut aussi ecrire le chinois en utilisant la meme methode!! non?? est ce que tu vois ou je veux en venir ? c'est le jour ou tu pourras ecrire ce que tu dit, avec un systeme alphabetique qui lui est propre, tifinagh, la ce sera bien tu tamazight ou plutot de l'Amazigh !! c'est plus correcte sociolinguistiquement parlant !!
excuse les fautes, je suis au travail et crois moi, j'ai l'impression de ne pas avancer !!
mais ce sera un plaisir que de continuer avec toi ou avec les autres !!
:)
 
Ben moi aussi je suis au tavail :-D

Ok mais c'est déjà tu tamazight mais non standardisé . Voilà tout :)
 
si le Tamazight était reconnu officiellement dans des textes de lois, on pourrait sur cette base créer une sorte de "scoutisme berbère" qui aurait pour vocation de transmettre la langue au jeunes, faire se rencontrer des gamins de différentes régions... au bout d'un certain temps, les multiples échanges aidant, la volonté de créer une langue unique se ferait sentir de façon naturelle et urgente pour les gamins eux-mêmes.
je sais pas moi... vous prenez 50 gosses, vous les mettez ensemble dans une même classe, ils vous inventent un argot que eux-seuls peuvent comprendre (imaginez-vous si c'est encadré par des professionnels de l'éducation) ! il y a sûrement quelque chose à faire de ce côté : pour les enfants, c'est toujours plus naturel, le tout c'est d'avoir un cadre juridique et un enseignement carré.
 
Gosgine a écrit :
Si tu vois des gens qui ont écrit des livres EN tamazight (6000 me semble un rêve fou !), alors tu contactes immédiatement le réseau Volubilis constitué de 3 universités européennes et ils te les éditeront après correction ! Ils n'attendent que ça ! Or les propositions viennent au compte goutte.
www.amazighonline.com/volubilis
Pour te donner un exemple de tentatives de lancer un parler, lis le dernier recueil de contes de Ag Wawelkaz qui est écrit en tachelheit des Aït Merghad (avec les mots correspondants en tassousiyt mis entre parenthèses pour que les autres locuteurs puissent les lire) et un lexique de 500 mots. Moi, qui vient du Souss, cela ne me dérangerait pas que mes enfants apprennent (lire et écrire) le Tachelheit de cette région pour autant que quand je leur parle en tassoussiyt, ils me répondent. Je préfère le parler de cette région pour sa pureté que le nôtre qui est contaminé à 20-30% de khoroto !
Pour ce qui est de ta thèse sur la méthode à suivre pour la standardiser, je ne peux qu'être d'accord sur la théorie mais si je dois attendre que ces bons à rien s'occupent de l'avenir linguistique et idéologique de mes enfants, alors cela risque d'arriver trop tard...
Amitiés


Gosgine peux-tu nous dire où se trouve ait merghad.Effectivement je constate moi meme a chaque fois que je discute avec des gens des plaines de souss où de Haouz-tensift que leur tachlhiyt est envahit par les mots arabes; à taznakht on a la chance d'etre enclavé et de n'etre en contact avec aucun milieu urbain d'importance,resultat on parle encore un tachlhiyt presque pur et il me semble assez bien standarisé puisque taznakht se situe à la confluence de plusieurs grandes tribus(iznaguen, igloua,iqbliyn...).
Pour takfarinas chez nous les jeunes enfants non scolarisé ne connaisse pas le mot "bab"
 
Les Aït Merghad sont autour de la ville d'Imtighiren (en khoroto ça s'appelle "Erachidia"). Si jamais tu trouves un traître mot de khoroto dans le dernier livre d'Ag Wawelkaz, aux editions Volubilis, tu auras la baraka de Sidi Hmad u Mussa ! Ca c'est une façon d'aller (de fait) vers une langue commune : qui dit mieux?
S'tiddukla
Gosgine
 
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