Re : Poésie
Dédicace à F.M. Zalhoud
Dans la morne cour de l’école
Je venais revivre au soleil
Abruti par les clameurs coraniques
Hébété par une grammaire hypnotique
J’allais voir mes camarades sans méfiance
Ils m’accueillaient avec arrogance
Je leur tendais mes oranges, en toute innocence
Mais eux, moqueurs, me jetaient des quolibets
Je ne comprenais pas leurs proverbes tout faits :
" Dans ce monde, il y a trois animaux bondissants,
Le singe, la chèvre, et le Chleuh, évidemment !"
Je ne saisissais pas ces verdicts mystérieux
Ni quelle blessure secrète ils voyaient dans mes yeux
Si tôt il fallut que j’eus honte de mes aïeux
Si je désirais participer à leurs jeux !
Mon accent était l’objet de leurs railleries
Et ma langue de soleil un sujet de mépris...
Je m’en allais, triste et seul, m’asseoir sur un banc
La sirène annonçait la fin de mon tourment
Et la reprise d’un calvaire plus éprouvant :
" Leçon d’Histoire : l’Orient libérateur !
Leçon de morale : l’Islam civilisateur !
Leçon d’algèbre : le zéro pour plénitude,
Leçon de récitation : l’arabisme pour attitude !"
Et j’apprenais, docilement, le coeur transi,
Les arcanes de la servitude,
Les rudiments de l’oubli...
Mais comment extirper d’une âme rebelle,
Dîtes- moi,
Ce rire barbare qui persiste à jamais ?
Dédicace à F.M. Zalhoud
Dans la morne cour de l’école
Je venais revivre au soleil
Abruti par les clameurs coraniques
Hébété par une grammaire hypnotique
J’allais voir mes camarades sans méfiance
Ils m’accueillaient avec arrogance
Je leur tendais mes oranges, en toute innocence
Mais eux, moqueurs, me jetaient des quolibets
Je ne comprenais pas leurs proverbes tout faits :
" Dans ce monde, il y a trois animaux bondissants,
Le singe, la chèvre, et le Chleuh, évidemment !"
Je ne saisissais pas ces verdicts mystérieux
Ni quelle blessure secrète ils voyaient dans mes yeux
Si tôt il fallut que j’eus honte de mes aïeux
Si je désirais participer à leurs jeux !
Mon accent était l’objet de leurs railleries
Et ma langue de soleil un sujet de mépris...
Je m’en allais, triste et seul, m’asseoir sur un banc
La sirène annonçait la fin de mon tourment
Et la reprise d’un calvaire plus éprouvant :
" Leçon d’Histoire : l’Orient libérateur !
Leçon de morale : l’Islam civilisateur !
Leçon d’algèbre : le zéro pour plénitude,
Leçon de récitation : l’arabisme pour attitude !"
Et j’apprenais, docilement, le coeur transi,
Les arcanes de la servitude,
Les rudiments de l’oubli...
Mais comment extirper d’une âme rebelle,
Dîtes- moi,
Ce rire barbare qui persiste à jamais ?